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Shandiva Banerjee

Doctorante

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (ED113)

Thèse

Sujet de thèse : La police des Noirs. Administrer les gens de couleur en France métropolitaine, 1777-1848

Directeur de thèse : Vincent Denis

Date de première inscription : novembre 2020

Thèmes de recherche

  • Histoire des pratiques administratives et policières
  • Histoire des Noirs en métropole
  • Histoire impériale

Résumé de la thèse

Cette présentation a été publiée dans la lettre d’information de l’IHMC d’avril 2025

L’objectif de cette thèse est de montrer en quoi la présence des individus catégorisés « noirs, mulâtres et gens de couleur » en France métropolitaine a été administrée comme une marge coloniale. La venue dans l’Hexagone d’individus perçus comme des sujets coloniaux – n’ayant pas les mêmes droits que les Français régnicoles – devient, dès le xviiie siècle, un problème pour l’administration de l’empire, dont les frontières a priori évidentes de « métropole » et « colonies » sont brouillées par la circulation de ces personnes.

Il s’agira donc de démontrer que, à l’exception de l’intermède révolutionnaire, la gestion administrative des « gens de couleur » a été faite de tentatives, par les différents régimes, de les assigner à des territoires coloniaux : soit par leur renvoi plus ou moins forcé aux îles de Saint-Domingue, Guadeloupe, Martinique et Bourbon, à l’île de France ou encore en Guyane, soit en tentant d’inventer (quoi que de façon éphémère, et souvent sans succès) des marges ou enclaves coloniales sur le territoire métropolitain. Policer les personnes dites de couleur est donc bien un défi impérial, un ambitieux projet de coopération administrative de part et d’autre des océans, sous l’égide du ministère de la Marine et des colonies et de ses représentants.

Ce travail s’efforce d’interroger cette réalité impériale par la pratique. Des ressorts administratifs coercitifs (enfermement, déportation, catégorisation raciale) sont expérimentés pour encadrer ces individus. Ils n’existent qu’au travers de rapports de force entre différents acteurs (ministère, administrateurs locaux, maîtres, libres de couleur, esclaves) et sont le résultat de négociations aux cours desquelles les « gens de couleur » ont généralement une moindre marge de manœuvre, a fortiori si elles sont en situation d’esclavage.

La capacité d’action que chaque personne catégorisée de couleur déploie dans cette interface avec l’administration est au cœur de cette recherche. Cela demande de lire à rebours des archives les stratégies employées par des individus dont la présence même dans ces documents témoigne de la fragilité de leur situation. Dès lors, on peut tenter de définir les contours de la francité que ces femmes et hommes peuvent ou non négocier en fonction leur statut social, leur genre, leur âge, leur insertion dans les réseaux de sociabilité, leur maîtrise de la langue française et leur pratique de la religion catholique. On verra comment ces individus ont tantôt dépassé, ou au contraire se sont approprié, l’argumentaire contemporain selon lequel il existerait une incompatibilité (raciale, climatique, naturelle) entre le sol de la métropole et les personnes catégorisées de couleur et issues des colonies.

Formation et concours

  • École normale supérieure de Lyon (2015-2020)
  • Agrégation (2019)

Publication

Shandiva Banerjee, « Déclaration pour la police des Noirs, 1777 », RevueAlarmer, mis en ligne le 11 novembre 2021.

Interventions et communications

Mars 2021 – « Écrouer les gens de couleur en métropole : le projet de dépôt des Noirs de Saint-Malo (1777) », pour la journée d’études organisée par les Archives nationales et le Groupe de recherche sur les ordres coloniaux : Chantiers d’archives, archives en chantier. Surveiller les populations colonisées en métropole (xviiie-xxe siècle).

Juin 2021 – « Les Dépôts des Noirs, l’échec d’une tentative d’encadrement des gens de couleur en métropole à la fin de l’Ancien régime », dans le cadre de la journée d’étude des doctorants de l’HMC, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Encadrer, contrôler administrer.

Octobre 2021 – : « Les dépôts des Noirs : les hésitations autour d’un projet carcéral hybride en France métropolitaine », semaine d’atelier doctoral « Sociétés carcérales. Espaces, circulations, connexions », École française de Rome.

Juin 2022 – avec Sibylle Fourcaud (doctorante du Centre d’Histoire de Sciences Po Paris), « La police locale des réfugiés et déportés de couleur dans les villes portuaires métropolitaines durant la Révolution française (1793-1802). », dans le cadre de la rencontre internationale Policer les présences noires en Europe dans le long dix-huitième siècle, université Paris 1 Panthéon-Sobronne et université d’Irvine (Californie).

Publié le 17 novembre 2020, mis a jour le lundi 28 avril 2025

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