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Grégoire Binois

Docteur

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (ED 113)
Université de Strasbourg (ED 519)


Thèse

Sujet de thèse : Les cartes en mains : le travail des topographes et la construction de la géographie militaire dans la France du xviiie siècle

Directeur de thèse  : Hervé Drévillon et Isabelle Laboulais (université de Strasbourg)

Première inscription : 20 octobre 2015

Date de soutenance : 12 janvier 2024

Composition du jury : Pascal Brioist (université de Tours), Émilie Dosquet (Cergy Paris Université), Hervé Drévillon (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Bernard Gainot (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Liliane Hilaire-Pérez (EHESS), Isabelle Laboulais (université de Strasbourg), Émilie d’Orgeix (EPHE)

Thèmes de recherche

  • Histoire des savoirs et de la géographie
  • Histoire du fait guerrier et de l’administration de la guerre

Résumé de la thèse

Cette présentation a été publiée dans la lettre d’information de l’IHMC de janvier 2023.

Étude de cas testant la notion de régime de géographicité développée par Jean-Marc Besse et Nicolas Verdier, la recherche de Grégoire Binois porte sur le rapport à l’espace des militaires français au xviiie siècle. C’est en effet à cette époque que se généralise, parmi les multiples vecteurs du savoir géographique, l’usage de la carte. Comme aujourd’hui avec le GPS, un nouvel outil permet d’appréhender différemment l’espace, et son adoption, plus ou moins rapide en fonction des individus et des groupes sociaux, a de nombreuses répercussions que ce projet vise à évaluer. Il s’agit d’abord de montrer comment se structure et se diffuse un savoir géographique dans le monde militaire, mais également d’étudier l’impact des conceptions et perceptions spatiales sur le processus décisionnel. En quoi l’analyse des dynamiques de production et d’utilisation des savoirs spatiaux éclaire-t-elle l’histoire militaire d’un nouveau jour ?

Cette histoire socioculturelle des pratiques militaires et savantes fait ainsi dialoguer plusieurs champs de recherche : l’histoire de la guerre, actuellement en renouveau ; l’histoire des pratiques administratives ; enfin, l’histoire de la géographie, très dynamique, mais qui, sous l’influence de l’histoire des sciences, ne laisse que peu de place à l’utilisation de ces savoir-faire à la guerre. Si les archives du Service historique de la Défense constituent les principales sources de ce travail de recherche, les archives locales alsaciennes permettent de mener des études de cas et de confronter ainsi la gestion versaillaise des opérations avec les conditions particulières de leur réalisation. L’importante production de traités sur l’art de la guerre complète enfin l’ensemble documentaire, informant sur le processus de normalisation et de diffusion de cette nouvelle façon de penser la guerre à partir de l’analyse de son espace.

Cette étude montre comment s’est progressivement élaborée et diffusée une manière spécifique de penser, de pratiquer et de diriger la guerre sur la base d’aptitudes géographiques renforcées. Contribuant à rompre le « blocage tactique » que causait la pratique, encore courante sous la Révolution, de l’allongement de la ligne de front, ces évolutions permirent également d’asseoir la domination d’une nouvelle catégorie professionnelle : les ingénieurs topographes. Acteurs centraux – mais non exclusifs – de ce changement, ils réussirent néanmoins à s’imposer comme les acteurs dominants du monde des géographes militaires et à faire reconnaitre leur expertise au sein des états-majors. Analysant la construction progressive de ce magistère, cette thèse entend rompre avec une histoire apologétique des ingénieurs, qui essentialise volontiers leurs compétences techniques et leur identité de corps et qui minore ainsi la variété des acteurs du champ comme l’importance des circulations professionnelles en son sein.

Publié le 3 février 2016, mis a jour le vendredi 25 octobre 2024

Articles

[À paraître 2023] « La cartographie des frontières et l’unification des pratiques géographiques à la veille de la Révolution », dans Les actes de Clio en cartes.

[À paraître 2023] « L’écrit dans l’émergence de la topographie militaire : logique de Cour, logique guerrière (France, xviiie siècle) » , dans Guillaume Bazière, Emily Gervais-Ledoux, Margaux Prugnier, Aux sources du patrimoine écrit : Écrire pour la cour ou la lecture mise en scène (xvie-xviiie siècles), Brepols.

« Les militaires et la cartographie parcellaire au xviiie siècle », dans Annie Antoine et Benjamin Landais (dir.), La Cartographie parcellaire dans les campagnes d’Ancien Régime, Rennes, PUR, janvier 2024, p. 107-122.

Avec Valéria Pansini, « Les pratiques mathématiques dans l’évolution de la topographie militaire française : 1744-1791 », Cahiers François Viète, no 13, 2022, p. 83-111.

« Décrire l’espace frontalier à la fin de l’Ancien Régime : coopération et rivalité entre ingénieurs topographes », dans Stéphane Blond, Liliane Hilaire-Perez, Valérie Nègre, Michèle Virol (dir.), Les ingénieurs, des intermédiaires ? Transmission et coopération à l’épreuve du terrain (Europe, xve-xviiie s.), Presses Universitaires du Midi, 2022, p. 113-128.

Avec Émlilie d’Orgeix, « Entre terrain et dépôt : envisager les mi-lieux de production des ingénieurs militaires géographes (xviie-xviiie siècles) », Cahiers François Viète, no 10, 2021, p. 87-111.

« Analyses paysagères et aménagements militaires en Basse-Alsace au xviiie siècle », Hypothèses, 2021, p. 185-196.

Avec Thibault Bechini, Noémie Lucas et Clara Stevanato, « Retrouver le paysage, intérêts, sources et méthodes », Hypothèses, 2021, p. 165-172.

« Appréhender la guerre en ingénieur et en topographe : la place de l’espace dans l’œuvre de le Michaud d’Arçon », Revue Historique des Armées, 1/2018.

« La concurrence entre ingénieurs : un élément pour comprendre le développement de la géographie militaire au xviiie siècle », dans Philippe Boulanger (dir.), Géographie et guerre, de la géographie militaire au Geospatial Intelligence en France (xviiie-xxie siècle), Paris, Bulletin de la Société de Géographie, hors-série, Juin 2016, p. 23-30.

« La cartographie militaire au xviiie siècle : une cartographie historique ? », Hypothèses, Paris, Publications de la Sorbonne, 2016, p. 42-51.

Avec Mustapha Djabellaoui, Marie de Rugy et Jennifer Vanz, « Cartes et usages des cartes : pour une analyse historienne de sources géographiques », Hypothèses, Paris, Publications de la Sorbonne, 2016, p. 17-25.

« Penser l’espace en système : l’usage des cartes du dépôt de la guerre au xviiie siècle », à paraître dans Les actes de Clio en cartes et disponible sur : http://www.atlas.historique.alsace.uha.fr/fr/content/13-clio-en-cartes-3-la-carte-fait-elle-le-territoire

Éditions critique de sources

Avec Daniel Fisher, Isabelle Laboulais et Thomas Tricot, Récit du voyage en Amérique effectué par le très glorieux régiment de Deux-Ponts sur mer et sur terre de 1780 à 1784, disponible en ligne en attendant publication.

Avec Luc Ramotowski, « Le mémoire relatif à la carte du cours du Rhin d’Antoine de Régemorte » dans Hervé Drévillon, Arnaud Guinier (dir.), Les Lumières de la guerre, Paris, Publications de la Sorbonne, 2014, vol. 2.

Publié le 13 décembre 2022, mis a jour le jeudi 24 octobre 2024

Organisation et diffusion de la recherche

Organisation de deux journées d’études : « Retrouver le paysage, intérêt, sources et méthodes » (université Paris 1, décembre 2019) et « Les sources normatives » (IHMC, juin 2018).

Organisation de l’atelier doctoral de l’IHMC (2016-2018), « Approches méthodologiques de la thèse ».

Mise en ligne de la revue Versalia sur Persée de 2017 à 2019. Cette revue d’histoire et d’histoire de l’art, à comité de lecture, est spécialisée dans l’histoire de Versailles, son château et sa cour.

Visites guidées au musée des Plans-reliefs, depuis 2020, le week-end pendant les vacances scolaires.

Conseiller scientifique pour l’épisode « Le mystère des cartes : le monde au bout des doigts » de l’émission L’Esprit Sorcier de Frédéric Courant, 2020,

Communications

Novembre 2022 : Participation au colloque « Décider en guerre », IHMC-SHD, Vincennes. Présentation de la communication « Connaissances géographiques et processus décisionnel : l’exemple de la campagne d’Allemagne de 1734 ».

Avril 2022 : intervention au séminaire d’Isabelle Laboulais « Le travail savant 1750-1830 » à l’université de Strasbourg. Présentation de la communication « D’Arçon au travail : les pratiques de l’écrit d’un officier du Génie ».

Octobre 2021 : participation à la journée d’études « Écrire pour la Cour ou la lecture mise en scène, Europe, xvie-xviiie » organisée à l’université Paris-Nanterre. Présentation de la communication « L’écrit dans l’émergence de la topographie militaire : logique de cour, logique Guerrière »

Octobre 2021 : participation au colloque « Savoirs et conflits » organisé par l’EHESS et l’université du Mans. Présentation de la communication « Géographie militaire et réduction en art de la guerre dans la France du xviiie siècle »

Octobre 2021 : participation à la journée d’études « Écrire pour la Cour ou la lecture mise en scène, Europe, xvie-xviiie » organisée à l’université Paris-Nanterre. Présentation de la communication « L’écrit dans l’émergence de la topographie militaire : logique de cour, logique Guerrière »

Mai 2021 : intervention au Congrès du CTHS, Nantes : « Conserver la collection cartographique du Dépôt de la guerre au xviiie siècle : l’inventaire Naudin de 1742 ».

Octobre 2019 : participation au Festival International de Géographie de St-Dié-des-Vosges, représentation du SHD avec une présentation sur « La cartographie militaire de Saint-Domingue au xviiie siècle ».

Octobre 2019 : intervention au séminaire « Guerre et société » d’Hervé Drévillon à l’université Paris 1 (master-doctorat) : « Cartes et régimes de médiatisation de la guerre au xviiie siècle ».

Juillet 2019 : participation à l’École d’été franco-italienne organisée par les yniversités de Padoue, Vérone et Paris 1. Présentation de l’intervention : « Mobilité militaires et connaissances géographiques ».

Mai 2019 : participation à l’École d’été organisée par l’Institut Historique Allemand sur le thème de la frontière. Présentation de l’intervention : « La spécificité de la cartographie militaire des frontières au xviiie siècle ».

Mai 2019 : participation au colloque international « Produire la carte : représentations transfrontalières et interculturelles de l’Antiquité à nos jours », université de Mulhouse. Présentation de l’intervention : « La spécificité de la cartographie militaire des frontières au xviiie siècle ».

Mars 2019 : participation à la journée d’étude « La cartographie parcellaire dans les campagnes d’Ancien Régime (Europe, Amérique, Asie), de la production aux usages », université de Rennes et université d’Avignon. Présentation de la communication : « Les militaires et la cartographie parcellaire au xviiie siècle ».

Octobre 2018 : participation aux Rendez-vous de l’Histoire de Blois. Animation de la table ronde « Faire la guerre par l’image » avec E. Dosquet, H. Drévillon, N. Offenstadt.

Septembre 2018 : intervention au séminaire d’histoire et didactique des mathématiques, université d’Artois-ESPE Lille-nord-de-France. Présentation de la communication « Les pratiques mathématiques dans l’évolution de la cartographie militaire française au xviiie siècle ».

Juin 2018 : conclusion de la journée des doctorants de l’IHMC, « Les sources normatives ».

Mars 2018 : participation à la journée de l’école doctorale de Paris 1 « Retrouver le paysage ». Présentation de la communication « Analyses paysagères et aménagements militaires en Basse-Alsace au xviiie siècle ».

Décembre 2017 : Intervention à la journée d’étude « Les ingénieurs, des intermédiaires ? Transmission des connaissances et coopération chez les ingénieurs (Europe, xve-xviiie s.) », organisée par Stephane Blond, Liliane Hilaire-Pérez et Michèle Virol. Présentationde la communication « Décrire l’espace frontalier à la fin de l’Ancien Régime : coopération et rivalité entre ingénieurs topographes ».

Novembre 2017 : participation à la journée d’étude Clio en cartes 5 : « Cartographier la frontière hier et aujourd’hui », organisée par l’université de Haute-Alsace ainsi que l’Atlas Historique d’Alsace sous l’égide d’Odile Kammerer. Présentation de la communication « La cartographie des frontières et l’unification des pratiques géographiques à la veille de la Révolution ».

Octobre 2017 : Intervention au séminaire « Guerre et société » d’Hervé Drévillon à l’Université Paris 1 (master-doctorat) : « Dire la guerre et son espace : stratégies individuelle et collective du discours géographique »

Juillet 2017 : intervention à l’école d’été organisée par le CIERA et le centre Marc Bloch : « La frontière – Die Grenze » : « La Guerre et la construction des territoires frontaliers en Basse-Alsace au xviiie siècle ».

Mai 2017 : présentation du manucrit de Flohr, Médiathèque André Malraux de Strasbourg, dans le cadre de l’exposition « Ex-Libris : réinventer le manuscrit de Flohr ».

Avril 2017 : intervention au séminaire « Guerre et société » d’Hervé Drévillon à l’université Paris 1 (master-doctorat) : « Appréhender l’espace en militaire au siècle des Lumières ».

Novembre 2015 : participation à la journée d’étude Clio en cartes 3, « La carte fait-elle le territoire », organisée par l’université de Haute-Alsace ainsi que l’Atlas Historique d’Alsace sous l’égide d’Odile Kammerer. Présentation de la communication « Penser l’espace en système : l’usage des cartes du dépôt de la guerre au xviiie siècle ».

Mai 2015 : participation à la journée d’étude organisée par Jean Baechler à l’Académie des Sciences Morales et Politiques sur le thème « Guerre et géographie ». Présentation de la communication « La concurrence entre ingénieurs : un élément pour comprendre le développement de la géographie militaire au xviiie siècle ».

Novembre 2014 : participation à la journée de l’école doctorale de Paris 1 « Cartes et usages des cartes : pour une analyse historienne de sources géographiques ». Présentation de la communication « La cartographie militaire au xviiie siècle : une cartographie historique ? ».

17 novembre 2012 : participation au Kartengeschischtliches Kolloquium organisé par l’université de Duisburg-Essen avec la communication : « French military engineers and the geographic memory of German campaigns during the war of the Polish succession (1733-1735) ».

Publié le 13 décembre 2022, mis a jour le jeudi 24 octobre 2024

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