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Loanh Mirande

Doctorante

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (ED 113)
Université de Lille (ED 473)

École d’histoire de la Sorbonne – UFR09 (IHMC-CRHM)
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
17 rue de la Sorbonne, 75231 Paris Cedex 05

Thèse

Titre de la thèse : Construire une communauté politique et émotionnelle dans les Pays-Bas autrichiens : la musique de la chapelle royale de Bruxelles (1717-1794)

Directrices : Christine Lebeau (Paris 1 / ED 113) et Mélanie Traversier (université de Lille)

Première inscription : 28/10/2018

Thèmes de recherche :

  • Monarchie des Habsbourg d’Autriche à l’époque moderne (Pays-Bas autrichiens)
  • Histoire institutionnelle
  • Histoire politique et sociale des pratiques musicales

Résumé de la thèse

Cette présentation a été publiée dans la lettre d’information de l’IHMC de juin 2022.

Le travail de Loanh Mirande vise à rendre compte de la « construction d’une communauté politique et émotionnelle » qu’opère la musique de la chapelle de la cour de Bruxelles au xviiie siècle. Au cœur de la communication symbolique, l’institution de la chapelle royale est un instrumentum regni assurant la représentation du souverain dans l’espace public lors des rites monarchiques. Cette entité de la maison princière assure quotidiennement le service divin, musical et liturgique, pour et au nom du souverain.

Les productions culturelles générées par la chapelle royale sont intimement liées à la situation politique spécifique des Pays-Bas méridionaux. Ces territoires périphériques, acquis au début du siècle par les Habsbourg d’Autriche, appartiennent à une aire culturelle distincte ; la musique s’inscrit dans ces enjeux d’intégration au sein de la Monarchie. Il s’agit de justifier la légitimité des nouveaux souverains tout en assurant l’adhésion des élites locales.

En mettant en valeur des objets, des lieux, des temps forts, la chapelle musicale structure la vie des habitants de Bruxelles au rythme des événements de la Monarchie ; au fil des manifestations curiales annuelles, elle rappelle performativement la dimension contractuelle du gouvernement autrichien reposant sur le consentement des provinces de Belgique ; enfin, elle matérialise un récit fondateur du territoire que promeuvent les Habsbourg en ravivant l’héritage médiéval des ducs de Bourgogne.

Après avoir étudié la communauté que les Habsbourg visent à constituer par la musique de la chapelle, la thèse s’attachera aux indices de la réception de cette musique dans des écrits du for-privé, dans les requêtes des musiciens conservées dans les archives administratives, dans les rapports du maître de chapelle. L’enjeu de la recherche consiste à étudier l’impact effectif de la musique sur les imaginaires sociaux en questionnant la compréhension, la réception affective et l’incorporation par les auditeurs du système sémiotique développé par la Monarchie.

Cette thèse propose de traiter la question de l’émotion en étudiant l’inscription de la musique de la chapelle dans la culture sonore propre au temps et à l’espace considéré, à la lumière de productions iconographiques, traités musicaux et partitions imprimées. La perméabilité des genres musicaux constitue alors une réalité tangible, et la musique monarchique coexiste avec une multiplicité d’entités musicales, du salon aristocratique aux sociétés de concert en passant par les musiques paroissiales. La spécificité du processus étudié – la création d’une communauté politique et émotionnelle – est liée aux caractéristiques du medium artistique considéré, à une époque où émergent de nouvelles formes musicales concurrentes et de nouveaux espaces destinés exclusivement à la musique.

 

Publié le 15 janvier 2019, mis a jour le vendredi 25 octobre 2024

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