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Emmanuelle Reimbold

Docteure

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (ED 113)

Emmanuelle Reimbold est membre associée de l’IHMC depuis le 1er décembre 2023.


Thèse

Sujet de thèse : Épreuves de la reconnaissance. Stratégies, solidarité et concurrence des victimes de la Grande guerre (1914-1930)

Un résumé de cette thèse peut être trouvé, en espagnol, dans la revue Historia y guerra, 2024/6, juillet-décembre 2024, p. 119-121 : « Vista de Pruebas de reconocimiento. Estrategias, solidaridad y competencia entre las víctimas de la Gran Guerra (1914-1930) ».

Directeur de thèse : Nicolas Offenstadt (IHMC, Paris 1)

Première inscription : 19 octobre 2017

Date de soutenance : 13 novembre 2023

Composition du jury : Rémi Dalisson (université de Rouen), Sarah Gensburger (Sciences Po Paris), Élise Julien (Sciences Po Lille), Nicolas Offenstadt (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Odile Roynette (université de Bourgogne)

Enseignement

2018-2020 : Chargée de TD d’historiographie, licence 2 histoire, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Résumé de la thèse

Cette présentation a été publiée dans la lettre d’information de l’IHMC d’avril 2022.

Cette thèse porte sur la catégorisation des victimes de guerre dans la France de l’entre-deux-guerres. Elle s’intéresse à la portée des discours, publics ou associatifs, qui ont conduit à un effacement progressif de certaines catégories de victimes dans la construction mémorielle au profit d’autres, devenues emblématiques de la mémoire de la guerre.

Ce travail souligne tout d’abord les choix faits par l’État pour identifier et honorer les victimes de la guerre selon des enjeux qui évoluent au cours du temps. Il faut au cours du conflit défendre les principes de solidarité nationale et déterminer les victimes bénéficiaires. Mais ces réponses créent des distinctions entre catégories (par ex., entre combattants et prisonniers), et instillent aussi des différences au sein d’une même catégorie (entre les combattants de métropole et les « indigènes », ou entre malades et blessés). En 1919, les lois de réparation définissent un nouveau panorama des catégories de victimes. Cette catégorisation constitue le point de départ d’une politique mémorielle sur la guerre adossée à de nouveaux critères de référence. La construction législative permet donc d’identifier puis de hiérarchiser les victimes de la guerre qui doivent endosser un rôle qui leur est assigné.

Le canevas législatif mis en place par l’État s’apparente à une mise en scène mémorielle. Il constitueaussiun cadre moral, qui doit être intégré et utilisé par les porte-parole des victimes pour se faire entendre. Ainsi, ils rendent ces dispositions mémorielles visibles tout en proposant un discours spécifique. Ceci permet aux victimes de se construire et de s’affirmer en tant que telles dans l’espace public et d’obtenir le soutien des non-victimes. Cette prise de parole favorise la représentation et la légitimité politique de certaines d’entre elles (les anciens combattants, les mutilés et réformés ou encore les morts et les veuves), mais en néglige d’autres (les étrangers, les « indigènes » ou les combattants aliénés, les civils) pourtant reconnues par l’État. De plus, la fragmentation des catégories rend leur identification plus complexe, les aveugles, les réformés fonctionnaires ou les veuves remariées veulent porter leurs propres revendications. Cela induit une multiplication des discours, réduisant encore l’audience de celles qui ne réussissent à se faire entendre.

Une recomposition du panorama des victimes s’opère entre 1914 et 1930. Tandis que les mutilés et les veuves, dominant le discours mémoriel en 1919, restent encore en 1930 les représentants symboliques des victimes de guerre, certaines comme les victimes civiles voient leur présence diminuer dans le discours, et d’autres, peu mentionnées au début de la décennie restent inexistants, notamment les ascendants ou les prisonniers. Inversement, les anciens combattants, absents des lois de réparation en 1919, sont omniprésents en 1930.

Finalement, la présence des catégories de victimes de guerre dans les discours revendicatifs ou mémoriels évolue pendant et après la guerre en raison des choix définis par l’État et les porte-parole des victimes pour déterminer les représentants de ces enjeux mémoriaux en construction.

Publié le 18 décembre 2018, mis a jour le vendredi 25 octobre 2024

Articles

« Les émotions : éléments du discours revendicatif des anciens combattants français dans la presse combattante (1919-1925) », Hypothèses, juil. 2023/1 (24), p. 155-165.

Avec Laure Ciccione, Marie Gausseron, Vincent Léthumier et Sahra Rausch, « Les émotions ont-elles une histoire ? », Hypothèses, juil. 2023/1 (24), p. 101-111.

« Les victimes de guerre dans les négociations du traité de Versailles : attentes nationales et réalités internationales  », Cahiers du Sirice, no 23, 2019/2, p. 49-63

« Le poids de la première guerre mondiale au prisme des archives de la grande collecte dans les Bouches-du-Rhône : un siècle d’obligation mémorielle », La Gazette des archives, no 248, 2017-4, p. 113-135.

Comptes rendus d’ouvrages pour l’Observatoire du centenaire

[À paraître] Le Centenaire de la Grande guerre vécu par les archivistes, La Gazette des archives, no 258, Association des archivistes français, Paris, 2020, 396 p.

Le Web français de la Grande Guerre, réseaux amateurs et institutionnels, Observatoire du Centenaire, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Institut des Études sur la guerre et la paix (IHMC, UMR8066), décembre 2020.

Publié le 3 novembre 2022, mis a jour le jeudi 24 octobre 2024

Journées d’étude et séminaires de recherche

« La valeur sociale des revendications portées par les veuves de la Première Guerre mondiale : distinctions et hiérarchie implicite (1918-1930) », séminaire Façons d’être, Maison Méditerranéenne des sciences de l’homme, Aix-Marseille université, décembre 2020.

« Les émotions, arguments du discours revendicatif des anciens combattants », journée d’étude de l’école doctorale d’histoire, université Paris 1 Panthéon Sorbonne, février 2020.

« La Grande collecte : reflet des mémoires distinctes de la guerre », journée d’étude aux Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 24 novembre 2018.

« Les victimes de guerre dans les négociations du traité de Versailles : attentes nationales et réalités internationales », journée doctorale du laboratoire Sirice (Paris 1 Panthéon Sorbonne), Traumatismes collectifs et relations internationales, quelles représentations pour quels effets, 6 octobre 2018.

« La Grande collecte dans les Bouches-du-Rhône : restitution d’expérience et réflexions », bibliothèque de la Méjanes, Aix-en-Provence, 5 novembre 2014.

Médias

« Les veuves de guerre après la Première guerre mondiale  », série Inégales face à l’histoire, chaîne YouTube de l’IHMC, 19 octobre 2019

Publié le 3 novembre 2022, mis a jour le jeudi 24 octobre 2024

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