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Histoire de Paris : les espaces du politique et les formes de politisation à l’époque moderne

Organisé par Pascal Bastien et Sophie Abdela (UQAM), Vincent Denis et Nicolas Lyon-Caen (IHMC, Paris 1 et CNRS), Vincent Milliot (IDHES Paris 8), Laurence Croq (IDHES, Nanterre), Mathieu Marraud (CRH, CNRS).

Co-organisé par quatre laboratoires de recherche d’histoire moderne et contemporaine, ce nouveau séminaire consacré à l’histoire de Paris entend, pendant l’année 2021-2022, interroger les différentes formes de participation au pouvoir dans la ville, non seulement par les acteurs institutionnels de la capitale mais aussi – à travers des lieux et des pratiques spécifiques – par des gens sans autorité. Les usages dynamiques de l’espace et les modes d’appropriation de la ville sont fondamentaux à la fabrique de la citoyenneté. Comment se construit le politique, la mobilisation, la solidarité ?

Le séminaire portera une attention particulière aux questions méthodologiques et à l’usage des sources, au profit d’une réflexion générale dont chacun·e pourra tirer profit.

Les séances se tiendront un lundi par mois, à partir de 11 h (octobre-décembre) ou de 10 h (février-avril), heure québécoise, à Montréal, dans la salle principale du GRHS ; et à partir de 17 h ou 16 h (idem), heure française, à Paris, dans la salle de l’IHMC (ENS, rue d’Ulm) ; ainsi qu’en mode virtuel, pour celles et ceux qui nous retrouveront sur Zoom. 

Contact (notamment pour les informations de connexion Zoom) : bastien.pascal@uqam.ca

Lundi 18 octobre 2021

17 h – 19 h

Présenté par Vincent Milliot (Paris 8 – IDHE.S)

Ordre des familles et ordre urbain : les procédures d’enfermement et la construction de l’ordre public à Paris au xviiie siècle

L’étude systématique des sources policières, notamment des enfermements de famille par lettres de cachet, permet de revenir au fondement du pacte social scellé entre le Roi et les Parisiens à partir de la magistrature du lieutenant de police d’Argenson (1697-1718). Il s’agit ici de comprendre les raisons profondes de l’altération de ce pacte et de la dégradation des rapports entre police et population.


Lundi 15 novembre 2021

17 h – 19 h

Présenté par Vincent Denis (Paris 1 – IHMC)

Le maintien de l’ordre à Paris au xviiie siècle

La notion d’ordre public peut être une entrée pertinente pour analyser comment les relations de pouvoir transforment les formes de la ville. En permettant d’imposer un ordre légitime dans la ville au nom du « bien public », cette notion a joué un rôle variable mais certains dans la composition urbaine, de la micro-gestion des désordres de la rue aux aménagements les plus vastes. Cependant, même si la question de la « sécurité » constitue hier comme aujourd’hui un enjeu majeur, l’ordre de la ville ne peut se réduire à l’ordre construit par la police. Le discours et les pratiques policières ne sont en effet que quelques-unes des modalités des mises en ordre de la ville, peut-être les plus visibles et les plus bavardes, mais non les seules.


Lundi 13 décembre 2021

17 h – 19 h

Séance initialement prévue au 6 décembre, reportée au 13.

Le vent se lève : les espaces de la colère parisienne, 1780-1789

Présenté par Pascal Bastien (UQAM – GRHS)

Toutes les émeutes parisiennes n’utilisent pas les mêmes espaces : certaines s’emparent de la ville entière, d’autres se limitent à un voisinage précis ou à une paroisse. Cette séance voudrait d’abord faire l’inventaire de toutes les émeutes s’étant déroulées dans la capitale pendant la décennie prérévolutionnaire. Puis, à la lumière de ce répertoire, l’occupation de la ville par les émeutiers et la mémoire des lieux insurrectionnels qu’ils revendiquent, directement ou indirectement, permettront de dessiner le cadre des moteurs de la mobilisation et de la contestation politique à Paris, jusqu’à la semaine de tension et de préparation précédant l’affaire Réveillon.


Lundi 7 février 2022

16 h – 18 h

Présenté par Mathieu Marraud (EHESS – CRH)

Corporatisme et désordre urbain : les Six Corps des marchands durant la Fronde

Il est possible de ramener le rôle bien connu des factions, durant la période (Orléanais, Condéens, Mazarins, parlementaires, royalistes…), au rôle nouveau tenu par les corporations dans l’organisation (ou la désorganisation) de la ville depuis le début du xviie siècle. Derrière se tient la question de la représentation politique de la capitale, mais aussi la fin de l’intelligence de la ville par son découpage spatial, ce sont les appartenances et les ségrégations corporatives qui la remplacent.


Lundi 7 mars 2022

16 h – 18 h

Présenté par Nicolas Lyon-Caen (CNRS – IHMC) et Laurence Croq (Paris 10 – IDHE.S)

De l’appartenance à l’action collective. Fabriques paroissiales, confréries, solidarités au xviiie siècle (L’engagement politico-religieux 1/2)

Paris comprend au xviiie siècle nombre de corps religieux : une cinquantaine de fabriques paroissiales, une centaine de confréries. Une partie d’entre eux se mobilisent dans le champ politico-religieux, ou en sont soupçonnés, mais tous les corps ne veulent / ne peuvent se mobiliser collectivement. Par ailleurs, un certain nombre d’individus militent de façon isolée. Notre intervention s’intéresse aux modalités de l’engagement des acteurs sociaux parisiens via leur incorporation ou leur non-incorporation, dans ses dimensions collectives et individuelles. Nous espérons mieux comprendre pourquoi les jansénistes réussissent à bloquer nombre d’initiatives de l’archevêque de Paris, alors que les soutiens de l’archevêque, du clergé bulliste et des jésuites sont relativement impuissants et peu visibles.

Voir la présentation sur le site de l’UQAM


Lundi 4 avril 2022

16 h – 18 h

Présenté par Nicolas Lyon-Caen (CNRS – IHMC) et Laurence Croq (Paris 10 – IDHE.S)

Les militant·e·s parisien·ne·s au xviiie siècle (L’engagement politico-religieux 2/2)

Paris comprend au xviiie siècle nombre de corps religieux : une cinquantaine de fabriques paroissiales, une centaine de confréries. Une partie d’entre eux se mobilisent dans le champ politico-religieux, ou en sont soupçonnés, mais tous les corps ne veulent / ne peuvent se mobiliser collectivement. Par ailleurs, un certain nombre d’individus militent de façon isolée. Notre intervention s’intéresse aux modalités de l’engagement des acteurs sociaux parisiens via leur incorporation ou leur non-incorporation, dans ses dimensions collectives et individuelles. Nous espérons mieux comprendre pourquoi les jansénistes réussissent à bloquer nombre d’initiatives de l’archevêque de Paris, alors que les soutiens de l’archevêque, du clergé bulliste et des jésuites sont relativement impuissants et peu visibles.

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