Accueil > Vie scientifique > Séminaires > Séminaires 2018-2019 > [Doctoral – S1] Révolution, République et Corruptions. 1789-1815 et au-delà (...)
Séminaire doctoral (S1) de l’Institut d’histoire de la Révolution Française (IHRF-IHMC)
Sous la direction de Annie Jourdan, Frédéric Monier et Pierre Serna
Le mercredi de 17 h à 19 h
Salle Marc Bloch, escalier C deuxième étage
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
17, rue de la Sorbonne, Paris 5e
Contact : pierreserna@wanadoo.fr
Une année n’a pas suffi à pouvoir poser l’ensemble des questions autour de ce sujet toujours problématique, liant les institutions républicaines à leur menace mortifère, la corruption. Au contraire, la mise en place de la recherche appelle de nouveaux approfondissements par comparaison avec des modèles étrangers et surtout l’Angleterre, et une tentative poursuivie de mieux préciser les chronologies sans se restreindre à la période de la Révolution française.
Le beau titre du livre de Mona Ozouf, L’homme régénéré, dit à lui seul combien la corruption fut au cœur du processus révolutionnaire et comment la geste, commencée au mois de mai 1789 avait pour but de lutter spécifiquement contre ce qui était devenu un des marqueurs ontologiques d’un régime plus qu’ancien, en quasi putréfaction pour nombre d’acteurs radicaux prenant part à son effondrement.
225 ans plus tard, la corruption demeure un des poisons de la politique et fait le lit des populismes ou de lois plus ou moins efficaces de moralisation de la vie politique.
Qu’est-ce à dire ? Qu’il existerait une « nature » de la corruption inhérente à une autre « nature » humaine par-delà les générations et les régimes ? Ou que plutôt que de placer originairement la corruption, faut-il incriminer d’abord la politique dans ses jeux de liens, de vénalité, d’intéressement, d’influence, comme initiatrice de la corruption ? Ne faut-il pas plutôt d’emblée distinguer et différencier les types de corruptions, passives, actives, personnelles, collectives, morale, structurelle, et les contextualiser de façon précise par l’étude de leurs acteurs, autant que leur mode de dévoilement et de discussion dans l’espace public. Que vaut-il mieux ? Un pays qui est traversé de scandales liés aux phénomènes de corruptions qui parviennent à la connaissance du public ou bien un pays qui semble intègre et dont les élites cachent fort bien leurs délits par exemple ? Évidemment, il vaut encore mieux un pays sans corruption, où la vertu s’impose à tous, mais est-ce là une utopie ou une dictature de la liberté, et où se trouve ce pays ? Les travaux fondamentaux d’Albert Mathiez, en son temps, avaient démontré combien le gouvernement révolutionnaire avait consacré une partie de son énergie à lutter contre les formes de la corruption, tout en vantant la vertu comme socle de la citoyenneté, et nombre d’historiens ne voient du Directoire que la corruption de ces élites sans retenir le programme de construction des mœurs républicaines tentées par les savants entre 1795 et 1799. C’est donc autant une réflexion sur la république et ses travers, mais aussi sur les acteurs et les actions de la corruption au temps de la Révolution et de la mise en place du Directoire qui occuperont nos séances cette année avec des spécialistes français et étrangers pour évoquer l’engrenage de dysfonctionnements dans leurs dimensions conjoncturelle et structurelle.
De plus, cette année nous invitons une équipe de collègues contemporanéistes, travaillant depuis plusieurs années sur les pratiques de la corruption dans les républiques contemporaines. Puisque la Révolution française et les modèles républicains qui en sont l’héritage initient le monde contemporain, il peut être intéressant d’ouvrir l’arc chronologique et échanger sur les méthodes, les analyses et les résultats comparés de nos enquêtes, engagées depuis le 18e jusqu’au 20e siècle, et se donner le moyen d’étudier le fléau contemporain et originel de la cité républicaine dans ses formes spécifiques, fléau à éradiquer et renaissant différemment.
Chaque invité indiquera deux ou trois articles à lire afin de préparer son intervention, qui seront indiqués pour chaque session ci-dessous.
L’exposé dure une heure, afin de laisser une heure de discussion.
Télécharger le programme complet :
17 h – 19 h
Pierre Serna, IHMC-IHRF
17 h – 19 h
Conférence Alphonse Aulard de l’année 2018
Après Carla Hesse, Zeev Sternhell, Michel Pertué, Catherine Larrère, Antonino de Francesco, Annie Jourdan, Rafe Blaufarb et Manuela Albertone, l’IHRF a le plaisir d’inviter cette année pour une conférence inédite, Timothy Tackett, professeur émérite à l’université de Californie, lors de la conférence annuelle Alphonse Aulard.
17 h – 19 h
Antonio de Francesco, université Statale de Milan, Dipartimento di storia et delle sceinze storiche
17 h – 19 h
Joël Felix, université de Reading
Lire son article « Profits, malversations, restitutions. les bénéfices des financiers durant la guerre de la Ligue d’Augsbourg et la taxe de Chamillart », Revue historique 2015/4 (n° 676), p. 831-874.
Lire sa contribution « Victualling Louis XV’s armies. The Munitionnaire des Vivres de Flandres et d’Allemagne and the military supply system », in Richard Harding, Sergio Solbes Ferri (dir.), The Contractor State and its Implications, 1659-1815, Gran Canaria, Universidad de Las Palmas de Gran Canaria, 2012.
17 h – 19 h
Marc Knight, université de Warwick
Lire son article « Samuel Pepys and Corruption », Parliamentary History 2014, p. 19-35.
Lire son article « Anticorruption in Seventeenth- and Eighteenth-Century Britain », 2017, p. 191-195.
17 h – 19 h
Aurore Chéry, université de Lyon, LARHRA
Lire son article « Histoire d’un non-objet historiographique : le cas Louis XVI », L’atelier du Centre de recherches historiques 07|2011 (https://journals.openedition.org/acrh/3677).
Lire son article « Louis XVI, l’ami des Rousseau du ruisseau. Une histoire de la presse et du roi de France au xviiie siècle », in Lucien Faggion, Christophe Regina (dir.), Les Expressions de la manipulation du Moyen Âge à nos jours, p. 233-259.
17 h – 19 h
Virginie Martin, IHMC-IHRF
17 h – 19 h
Francesco Buscemi, Centre pour l’Histoire des Émotions (Max Planck Institute for Human Development, Berlin)
17 h – 19 h
Alicia Leon-y-Barella, conservatrice des bibliothèques, responsable des bibliothèques de l’UFR 09, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Zotero est un logiciel gratuit et open source qui permet de collecter, d’organiser et d’annoter les références bibliographiques repérées au fur et à mesure de ses recherches puis de les mettre en forme automatiquement, pour la bibliographie et les notes de bas de page. Cette séance de deux heures permettra une prise en main rapide de l’outil, et de l’utilisation qui peut en être faite par des étudiant·e·s en histoire.
Les étudiant·e·s qui le souhaitent peuvent d’ores et déjà consulter le support de présentation (.pdf), ainsi que deux blogs très utiles :
17 h – 19 h
Pierre Branda, Fondation Napoléon
En préparation de cette séance, voici un article utile :
https://www.lexpress.fr/culture/livre/napoleon-et-l-argent-les-dessous-d-une-legende_812684.html
17 h – 19 h
Séance spéciale animée par des doctorants et post-doctorants
Paolo Conte, université de San Marin, Jeanne-Laure Le Quang et Mathieu Ferradou, IHMC-IHRF
17 h – 19 h
Frédéric Monier, université d’Avignon
17 h – 19 h
Cécilia Carnino, université de Turin
17 h – 19 h
Annie Duprat, université de Cergy, Jean-Luc Chappey et Pierre Serna, université de Paris 1 et Frédéric Monier, université d’Avignon
Accéder à l’illustration employée durant la table ronde.