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Les modes d’organisation, de diffusion et de validation des savoirs se sont profondément transformés à partir du XVIe siècle, et dans cette évolution, la professionnalisation, acquise à la fin du XVIIIe siècle, a constitué un tournant majeur. C’est pourquoi une meilleure connaissance des constructions et réagencements de savoirs dans la période moderne peutfournir des éclairages utiles sur les évolutions actuelles.
En histoire des sciences, ce champ est abordé selon plusieurs angles : évolution des modalités d’écriture et de publication à l’époque moderne, sur le cas de l’arithmétique (S. LAMASSÉ), de l’astronomie et de l’optique (G. PÉOUX, I.PANTIN ; conséquences du développement d’une illustration scientifique diffusée par le livre (I. PANTIN) ; interférences entre la dynamique conceptuelle interne des disciplines et les divers facteurs liés à leur mise en forme (Groupe d’études doctorales sur les savoirs à la Renaissance) ; réorganisation des champs disciplinaires entre les XVIIIe et XXe siècles, en étudiant précisément le cas de la chimie aux XIXe et XXe siècles (B. BELHOSTE et M. LE ROUX) ; transformation des sociabilités savantes et mutations des configurations de savoirs dans le contexte des révolutions atlantiques de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle (J.-L. CHAPPEY) ; enquête sur les sciences morales et politiques et leur « l’utilité » en France et en Grande-Bretagne entre la fin du XVIIIe siècle et la fin du XIXe siècle (J. VINCENT). Quels que soient les objets, les périodes et les approches, ces travaux privilégient les dynamiques de diffusion, de publicisation et de réception, leur rôle dans la construction des savoirs scientifiques et leurs effets dans la sphère sociale et politique. Si son caractère public et visible constitue sans aucun doute un aspect essentiel de la science moderne, il convient de ne pas négliger également sa part d’ombre et de secret. Des savoirs occultes, marginaux, illégitimes ou confidentiels se diffusent le long de circuits réservés aux seuls initiés. Objet d’un travail commun débuté en 2009, l’étude de ces divers processus (sociaux, institutionnels, matériels...) d’invisibilité et de marginalité sera poursuivie au sein de l’EA 127 par un travail de recherche spécifique consacré à l’analyse des modalités, des enjeux et des étapes de non-institutionnalisation ou d’institutionnalisation imparfaites et aux effets de ces savoirs officiels et consacrés (B. BELHOSTE, J.-L. CHAPPEY, C. GANTET). Ce projet a commencé à recevoir le soutien du Labex HASTEC.
En histoire des techniques, l’équipe dirigée par A.-F. GARÇON, développe un programme de recherche dans un esprit trans-période et une optique pluridisciplinaire, en lien avec l’archéologie, l’anthropologie historique, la sociologie et les sciences appliquées, en alliant la recherche fondamentale et la recherche finalisée (analyse in situ des environnements techniques historiques, patrimonialisation et valorisation des savoir-faire et pratique artisanales, de la culture technique et de l’industrie). L’équipe contribue activement à la mise en place d’un réseau au sein du PRES HeSam, dont est membre l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, en vue de se doter d’outils de travail communs autour de thématiques fédératives comme la durabilité des technologies, le processus technique, les mises en récit de la technique, les régimes de conception, de création et d’innovation, le rôle de l’action dans l’élaboration des savoirs, la relation technique-esthétique, la fonction des expériences et expérimentations, etc. Cette structure s’appuiera pour la formation par la recherche, sur le programme doctoral international HERITECHS. Une fois structuré au sein du PRES HeSam, ce réseau s’élargira aux partenaires européens travaillant sur les mêmes sujets.
L’équipe d’histoire des techniques a engagé en particulier un programme de recherche spécifique portant sur la spécificité du champ technologique. La première originalité de ce projet est de focaliser l’examen sur la façon dont des groupes plus ou moins institués professionnellement et socialement construisent un champ technologique reconnu comme autonome, porteur de valeurs spécifiques, normatives et/ou formatives, en articulant dans un « discours intermédiaire » un ensemble défini de pratiques et de représentations de l’action. en travaillant moins sur l’évolution diachronique, somme toute bien connue, que sur les « moments » fondateurs de manière à détecter les constantes des processus d’élaboration et d’insertion sociale dans la diversité des contextes, et de comprendre en retour comment ces constantes sont réinvesties, réinterprétées en fonction des contextes (A.-F. GARÇON).
Publié le 25 juillet 2013, mis a jour le vendredi 26 juillet 2013