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Science et politique

Muriel Le Roux, Bruno Andreotti et Aurélie Biancarelli

Mardi 24 septembre 2024, de 19 h à 21 h

Brasserie Zoumaï
7 Cour Gouffé
Marseille, 6e

Table ronde avec Muriel Le Roux (historienne), Bruno Andreotti (physicien) et Aurélie Biancarelli (adjointe au maire de Marseille), dans le cadre du cycle de tables rondes publiques « Repenser la recherche scientifique au xxie siècle » organisé par OpenEdition Lab en partenariat avec le CINaM (AMU) et la Ville de Marseille.

Face aux crises auxquelles le monde est confronté aujourd’hui, le discours dominant est que la science, par l’innovation technique, serait la seule solution. Nous nous inscrivons en faux à deux titres :

  • depuis leur avènement, la science et les techniques sont pour partie responsables de ces crises ;
  • depuis les années 1970, la science et les techniques sont entrées dans un régime technoscientifique, qui met en péril leur autonomie et les place plutôt dans la position de creuser ces inégalités ou aggraver ces problèmes.

Dès 1972, le mathématicien Alexandre Grothendieck, en réaction au rôle joué par la science dans la guerre du Vietnam, autant que porté par ses convictions écologistes, se demandait « Allons-nous continuer la recherche scientifique ? ». Le cycle de discussions publiques que nous proposons a été originellement inspiré par ces réflexions. En contrepoint de la proposition radicale de Grothendieck, nous aimerions soutenir qu’il est encore possible de pratiquer une recherche scientifique raisonnable plutôt que rationnelle, c’est-à-dire éthique, prudente, réflexive et critique. La question qui se pose alors est la suivante : des sciences naturelles aux sciences humaines et sociales en passant par la société, comment les pratiques de recherche doivent-elles changer en régime néolibéral afin de répondre aux crises ? Cette question se prolonge avec une acuité renouvelée dans le cas où un parti d’extrême-droite parviendrait au pouvoir.

Un des éléments de réponse, sans être le seul, que nous aimerions avancer à travers ces discussions est qu’il est nécessaire pour la recherche scientifique de devenir radicalement interdisciplinaire si elle veut être socialement pertinente. Une interdisciplinarité au sens riche du terme, c’est-à-dire non seulement entre des domaines des sciences, mais également entre les sciences naturelles et les sciences humaines et sociales et plus encore, dans un élan d’ouverture et d’inclusion, entre les sciences et la « société civile » – i.e. des associations et collectifs, des journalistes, des artistes, des étudiant·es, des humanitaires, des militant·es…

Chacune de ces discussions, organisées dans des tiers-lieux marseillais, rassembleront donc trois intervenant·es issu·es de la société civile, des sciences naturelles et des sciences humaines et sociales. Souvent, les intervenant·es ont elleux-mêmes des parcours interdisciplinaires, louvoyant entre les domaines du savoir, entre recherche scientifique et société, entre institution et association. Après une discussion introductive sur le contexte néolibéral dans lequel se pratique aujourd’hui la recherche scientifique, les discussions porteront sur des thèmes choisis : climat, santé, genre, extrême-droite et intelligence artificielle.

Nous espérons que ces rencontres permettront de favoriser l’émergence de communautés d’intérêts radicalement interdisciplinaires et porteuses d’une science plus ouverte, plus lente et plus responsable.

Publié le 17 septembre 2024, mis a jour le lundi 30 septembre 2024

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