Accueil > Recherche > Les axes de recherche > Archives Axes 2013-2017 > Axe 2. Réformes, révolutions et formes du religieux et du politique
Partant du constat qu’il existe des révolutions aux XVIe et XVIIe siècles et des révoltes ou des émotions encore au siècle des Révolutions, l’équipe entend aider à interroger et clarifier les usages nominalistes qui désignent tel ou tel événement par l’un ou l’autre terme. Cette étape préalable est posée, afin de ne pas ranger la révolte ou la rébellion dans une sorte de manifestation a- ou pré-politique ou antérieure à la politisation.
L’analyse des doléances, des modalités de leur présentation, des États Généraux, des remontrances des corps constitués, des cadres de leur énonciation, des formes d’action, des acteurs, des rites symboliques, des violences des espaces en jeu dans le phénomène sont au coeur des travaux de G. SALINERO, T. AMALOU, J. M. LE GALL, ou de F. RÉGENT dans un vaste espace atlantique et une chronologie pluriséculaire.
Ainsi pour G. SALINERO se pose la question de savoir comment l’appareil judiciaire des monarchies espagnole et française, confronté dans un cas à la révolte des Pays-Bas et aux premières rébellions du monde colonial, dans l’autre aux guerres de Religion, a-t-il répondu à ceux qui s’opposaient à l’autorité des souverains ? L’actuel regain d’intérêt pour les procès politiques a notamment conduit les historiens du Moyen Âge et de l’époque moderne à examiner l’exercice de la justice, de la phase de procédure à celle de publicisation, comme une occasion de formaliser des discours sur la nature du pouvoir et le fonctionnement des institutions monarchiques.
Au sortir de la Ligue, dont la phase ultime est une confrontation franco- ibérique, la monarchie française, tant dans ses fondements idéologiques que dans ses pratiques, s’oriente vers une forme d’absolutisme qui doit concilier deux tendances apparemment contradictoires : la sacralisation renforcée de la personne royale et une forme nouvelle de « sécularisation du politique ». De nature différente, la crise politique que doit surmonter l’Espagne n’en est pas moins intense : les difficultés financières renforcent l’impuissance d’un Etat soumis à des forces centrifuges qui contrarient de plus en plus son espoir d’hégémonie européenne et sa vocation impériale.
Dans cette cristallisation du politique il convient de faire place aux phénomènes d’émulation, d’imitation, de circulation, bref d’interactions entre les événements révolutionnaires. L’enquête, en cours, sur les traductions imprimées en français au XVIIIe siècle (S. JURATIC, I. HAVELANGE) pourrait être mobilisée dans la perspective d’une étude plus spécifique de la circulation des œuvres politiques.
Enfin la résolution, plus ou moins violente, plus ou moins négociée, des conflits, quelle que soit leur ampleur, fait l’objet de l’attention particulière des analyses de G. SALINERO ou de C. LEBEAU sur les conflits fiscaux. Mais la négociation suppose préalablement un espace de discussion accepté par les parties en présence et un minimum de reconnaissance mutuelle, de règles et de références communes, à moins de sombrer dans le conflit.
Publié le 26 juillet 2013
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