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Docteur
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (ED 113)
Olivier Aranda est membre associé de l’IHMC depuis le 1er décembre 2023.
Sujet de thèse : La Marine de la République à Brest et dans l’Atlantique 1792-1799 : direction politique, stratégie, opérations
Directeurs de thèse : Pierre Serna (Paris 1) et Pierrick Pourchasse (université de Bretagne occidentale)
Première inscription : octobre 2018
Date de soutenance : 2 décembre 2023
Composition du jury : Olivier Chaline (professeur, Sorbonne Université), Philippe Jarnoux (professeur, université de Bretagne Occidentale), Caroline Le Mao (professeure, université Bordeaux Montaigne), Anne de Mathan (professeure, université Caen Normandie), Michael Rapport (professeur, université de Glasgow)
Olivier Aranda a également proposé une présentation de sa thèse dans la lettre d’information de l’IHMC de juin 2022.
La période de la 1ère République est perçue comme un temps de désastres pour la marine française ; en particulier de ce fait, elle n’a reçu que très peu d’attention de la part des historiens. L’idée que la marine est un instrument technique, incompatible avec des principes révolutionnaires niveleurs, semble faire consensus. Pourtant, une reprise détaillée de la direction politico-stratégique des forces navales articulée à une étude opérationnelle approfondie de la période permet de contester l’idée d’une contradiction entre Révolution et marine, ainsi que de nuancer fortement la pertinence des causes généralement mises en avant pour les échecs de la période, notamment le renouvellement des officiers.
La République a en réalité formulé et appliqué différentes stratégies navales, au milieu de difficultés importantes, liées en particulier au rapport de force défavorable et au contexte de guerre civile. De fait, l’effet des insurrections vendéennes et chouannes sur l’hinterland atlantique de la France ainsi que sur les priorités stratégiques de la marine est généralement sous-estimé. La stratégie navale menée par la République, malgré ce contexte, est marquée par la recherche de la bataille décisive devant être gagnée par des armes nouvelles développées à Meudon, à partir de l’automne 1794. Après l’échec de ces armes, la direction de la guerre réagit en menant une stratégie indirecte de harcèlement naval caractérisée par le refus de la bataille, en l’associant à un droit de la mer visant à attirer la faveur des neutres, une décision dictée par le rapport de force et qui entraîne de réels succès. Ceux-ci viennent nuancer la lecture stratégique traditionnelle de la période, dans la lignée de Mahan, qui voit dans le refus de la bataille sur mer une condamnation à l’échec.
L’étude de la stratégie indirecte impose de replacer la guerre navale dans sa dimension atlantique et coloniale, en prenant au sérieux les opérations dans tout l’Atlantique : attaques de convois, tentatives de débarquements en Europe, notamment en Irlande, mais aussi usages militaires des théâtres antillais et guyanais. Parmi ces derniers, les combats contre la traite des noirs menés par la marine française, avec l’aval du ministre Truguet, montrent la charge politique que conserve la marine républicaine jusqu’à une date tardive. Durant toute la période, les opérations et la stratégie sont discutées au sein de la sphère publique et politique ; à l’inverse, les fluctuations politiques de la période influent à leur tour sur les réalités navales.
Major de l’Agrégation d’Histoire (2017).
2018– : Doctorant contractuel au sein de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Chargé d’enseignement :
Publié le 19 octobre 2018, mis a jour le vendredi 25 octobre 2024
Avec Julien Guinand et Caroline Le Mao, Atlas des guerres à l’époque moderne, xvie – xviie – xviiie siècles, Paris, Autrement, février 2023, 192 pages.
« L’historiographie anglaise de la puissance navale pendant la Révolution française », La Révolution française [En ligne], 23 | 2022
« Les comités de marine de la Législative et de la Convention, au cœur des rapports entre pouvoir exécutif et législatif », La Révolution française [En ligne], 17, 2020.
« "Pour visiter Pitt en bateau″ : les canons de la République », Annales historiques de la Révolution française, vol. 393, no 3, 2018, p. 35 à 55.
« Refuser l’arrêt des combats ? Politique et brutalisation en l’an II dans la marine républicaine » dans Claire Miot, Thomas Vaisset, Paul Vo-Ha (dir.) Cessez-le-feu, cesser les combats ? De l’époque moderne à nos jours, Lille, PUS, 2022, p. 231 à 246.
« Une mobilisation politisée face à l’urgence et à l’insurrection : l’Arsenal de Brest en l’an II », dans Caroline Le Mao (dir.), Les arsenaux de marine : du xvie siècle à nos jours, Paris, Sorbonne Université Presses, 2021, p. 351 à 363.
« Combattre et mourir en républicain sur les mers : la bataille du 13 Prairial an II, au-delà du Vengeur du Peuple », dans Walter Bruyère-Ostells, Benoît Pouget et Michel Signoli (dirs.), Des chairs et des larmes : combattre, souffrir, mourir dans les guerres de la Révolution et de l’Empire (1792-1815), Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, 2020, p. 31 à 42.
« Le Journal de Gouverneur Morris pendant la Révolution française. Tome premier (1789), texte traduit et annoté par Gérard Hugues, Genève, Droz, 2018, 451 p. », La Révolution française [En ligne], 17, 2020.
Publié le 4 novembre 2022, mis a jour le jeudi 24 octobre 2024
« Stratégie navale et économie des forces pendant les guerres de la Révolution française », séminaire d’histoire militaire de l’IHMC (H. Drévillon), Paris, le 24 mars 2022.
« La marine de la République : un oxymore conceptuel et scientifique ? », Journée des doctorants et des récents docteurs du GIS d’Histoire & Sciences de la mer, Lorient, le 24 novembre 2021.
« La République vue de la mer : politique maritime et stratégie navale française pendant la Révolution ». Atelier doctoral interdisciplinaire La Méditerranée : un laboratoire de l’histoire globale et des processus de globalisation sur « La mer : histoire et sciences sociales des mondes liquides », Rome, du 14 au 18 octobre 2019.
« Les guerres maritimes de la Révolution au prisme de leur sortie : l’armistice naval de 1801 et l’expédition de Saint Domingue », séminaire général de l’IHMC, Paris, le 7 juin 2019.
« Brest en l’an II : une nationalité républicaine comme facteur d’exclusion ou de mobilisation », colloque international La nationalité en Guerre à Paris, le 3 décembre 2015, organisé conjointement par le musée national d’Histoire de l’immigration et les Archives nationales.
« Brest in 1794 : military mobilization leading to an alteration of the very notion of port of war », colloque international Os Portos e a Guerra à Porto, le 12 décembre 2014, organisé par l’université nouvelle de Lisbonne.
Table Ronde « Jeune chercheur : Marines de guerre en temps de crise internationale, du xviiie siècle à nos jours », avec Agathe Couderc, Mathieu Feunteun, Pierre Le Bot, Christophe Prazuck, 7 octobre 2022.
Carte blanche aux AHRF et à la SFHM : « De la marine rêvée à la marine Oubliée ? (1778-1815) », avec Bernard Gainot, David Plouviez, Pierrick Pourchasse, Patrick Villiers, 7 octobre 2022.
Publié le 4 novembre 2022, mis a jour le jeudi 24 octobre 2024