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Docteur en histoire
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Università di Napoli “Federico II”
Marcello Dinacci est membre associé de l’IHMC depuis le 1er février 2022.
Sujet de thèse : Una rivoluzione visibile. L’iconografia politica in Italia nel decennio 1789-1800 | Une révolution visible. L’iconographie politique en Italie dans les annes 1789-1800
Directeurs de thèse : Pierre Serna, Anna Maria Rao (Università di Napoli “Federico II”) et Massimo Cattaneo (Università di Napoli “Federico II”)
Date de première inscription : octobre 2019
Date de soutenance : 10 janvier 2022.
Jury de thèse : Annie Duprat, Pascal Dupuy, Chiara Lucrezio Monticelli, Marco Meriggi, Pierre Serna.
Cette présentation a été publiée dans la lettre d’information de l’IHMC de juin 2021.
Cette thèse examine les rapports de production, de circulation et d’assimilation de l’iconographie politique italienne de la décennie 1789-1799. Elle s’inscrit dans le courant de l’histoire culturelle qui valorise l’image comme source fondamentale de la recherche historique et part du constat que les révolutions sont des moments d’intense production de représentations iconographiques. La période 1789-1815, en particulier, connaît des changements structurels dans l’écosystème médiatique qui sont dus à des innovations technologiques : elles ont permis une circulation plus large de l’information, notamment politique, et donc contribué de manière significative à la formation et la valorisation de l’opinion publique. Les images ont une efficacité propre, notamment en ce qu’elle délivre un message avec une grande immédiateté.
Cette recherche implique de se situer dans la réflexion historiographique sur l’utilisation des images comme source qui se développe depuis les dernières décennies, en reconnaissant le caractère encore in fieri de la méthode et ses difficultés. Il s’impose en effet d’avoir recours à une approche multidisciplinaire associant histoire, esthétique et sémiologie, mais intégrant aussi à la culture visuelle les savoirs biologiques et anthropologiques.
Le premier axe de mon travail consiste à retracer l’histoire des images révolutionnaires qui circulent en Italie, qu’elles soient produites dans la péninsule ou ailleurs en Europe. Cette enquête se concentre sur cinq topoi iconographiques : 1) les scènes historiques ; 2) les allégories officielles des institutions et des individus ; 3) les caricatures ; 4) les rapports entre les révolutionnaires et l’espace urbain des grandes et petites villes ; et 5) les portraits.
Un deuxième axe vise à élaborer une histoire sociale des artistes qui s’engagent dans la Révolution dans les villes de Rome, Milan et Naples. La fin du xviiie siècle est une période où le rôle de l’artiste dans la société et les conditions de production évoluent : fin du mécénat et émancipation en matière de choix des sujets artistiques, développement de nouvelles techniques de reproduction, ouverture des académies aux femmes. De plus en plus, l’artiste s’implique dans la vie politique, conscient du pouvoir civique de son talent, en se mettant au service de tel ou tel groupe social. Ce monde devient une catégorie propre à étudier si l’on cherche à comprendre ce que fut cette décennie à la fin du xviiie siècle qui fait jonction entre l’Ancien Régime et le monde d’après-1789.
L’objectif de cette thèse est ainsi de situer la production iconographique italienne au sein de la production européenne, en mettant en avant le rôle social et politique qu’elle a pu jouer dans les milieux révolutionnaires aussi bien que contre-révolutionnaires. Enfin, l’étude des artistes engagés dans ces processus semble une façon nouvelle d’aborder le débat sur la révolution passive et la question de la « nécessité » d’un Bonaparte dans le cadre du développement démocratique en Italie.
Publié le 30 septembre 2019, mis a jour le jeudi 24 octobre 2024