Accueil > Le Laboratoire > Annuaire des membres > Membres associé·e·s > RONSIN Juliette
Docteure associée
ATER | Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Juliette Ronsin est docteure en histoire contemporaine de l’IHMC, sa soutenance ayant eu lieu en septembre 2024 et associée au laboratoire depuis octobre 2024. Elle est ATER à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne depuis 2022.
Mes recherches portent sur l’histoire du travail, des migrations et des classes populaires dans les espaces de Belfort-Montbéliard et de la (post-)Yougoslavie. Suivant les méthodes de la micro-histoire transnationale, je tente de retracer les trajectoires d’individus au cours de leurs déplacements entre plusieurs espaces et de leurs recrutements par les entreprises. Je m’intéresse notamment aux thématiques de l’enfance en migration, des liens d’attache maintenus entre plusieurs espaces dans un contexte de désindustrialisation et de la disparition de la Yougoslavie ou encore aux relations entre les individus et les administrations.
2023-2024 : ATER à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
2023-2024 : ATER à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
2022-2023 : ATER à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
2021-2022 : Chargée de TD à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
2019-2020 : Chargée de TD à l’université d’Evry-Val-d’Essonne .
Représentante suppléante des doctorant·e·s de l’IHMC (décembre 2018- mai 2021).
Co-organisatrice de l’atelier doctoral de l’IHMC avec Delphine Froment et Cordula Bauer (2018-2020).
Lauréate du Prix CILAC Jeunes Chercheurs 2017 en patrimoine industriel, scientifique et technique.
Sujet de thèse : « C’est Peugeot qui nous a amenés ici » : les migrations yougoslaves à Belfort-Montbéliard des années 1960 à nos jours
Directrice de thèse : Claire Zalc
Première inscription : octobre 2018
Date de soutenance : 12 septembre 2024
Composition du jury : Claire Zalc (directrice de recherche au CNRS, École normale supérieure, directrice de thèse), Nicolas Hatzfeld (professeur émérite, université d’Évry Paris-Saclay, rapporteur), Marion Fontaine (professeure des universités, Sciences Po Paris, rapporteure), Laure Pitti (maîtresse de conférences, université Paris 8, examinatrice), Anne Madelain (maîtresse de conférences, INALCO, examinatrice), Anton Perdoncin (chargé de recherche au CNRS, Nantes Université, examinateur)
Les migrations yougoslaves en France des années 1960-1970 sont présentées habituellement comme « temporaires » et motivées par des motifs « économiques », à la suite de l’accord bilatéral franco-yougoslave de 1965. Issues de ces représentations, les catégories de « travailleurs immigrés », en France, et de « nos citoyens employés temporairement à l’étranger » en Yougoslavie, sont particulièrement mobilisées.
Quels sont leurs effets sur les trajectoires ? Comment participent-elles de la construction d’un groupe « ouvrier » et « yougoslave » alors que la Yougoslavie est présentée comme l’ensemble de six Républiques, cinq nations, quatre langues, trois religions, deux alphabets ?
Les migrations des Yougoslaves, très peu étudiées en France, se trouvent au cœur d’enjeux de recrutement des politiques patronales, de surveillance et de protection des États. En partant du cas atypique de Belfort-Montbéliard, où les Yougoslaves constituent une des principales nationalités d’immigration dans les années 1960-1970, cette thèse propose d’analyser sur le long cours les trajectoires d’une génération de personnes ayant migré en France principalement dans les années 1960-1970. La thèse est centrée sur l’étude des dossiers d’étrangers constitués pour l’obtention d’un visa, complétée par des dossiers de demandes d’asile à l’Ofpra.
Dans une perspective socio-historique d’analyse des sociétés d’émigration et d’immigration, cette recherche repose sur des archives consultées en France, en Serbie, en Croatie et en Slovénie. Aux dossiers individuels s’ajoute la consultation d’archives d’entreprises, syndicales, municipales, d’associations locales, des archives de l’Office National d’Immigration, des archives policières, des coupures de presse, des sources audiovisuelles et orales. L’objectif est alors de saisir la condition ouvrière et immigrée dans les espaces de travail et, plus largement, dans les sociabilités inscrites dans le bassin industriel de Belfort-Montbéliard et à une échelle transnationale. L’entreprise Peugeot à Sochaux occupe une place centrale car elle a pour originalité d’orienter ses recrutements en Yougoslavie à partir de 1966.
En partant de trajectoires professionnelles marquées par une poly-activité et des mobilités, cette thèse propose également de réétudier le site emblématique de Sochaux à l’aune d’une histoire économique l’inscrivant dans un vaste territoire industriel, incluant des petites et moyennes entreprises pour nombreuses dépendantes du site automobile. Les trajectoires des individus font alors face à une double disparition avec l’éclatement de la Yougoslavie et le processus de désindustrialisation progressif.
Publié le 18 octobre 2024, mis a jour le mercredi 18 décembre 2024
Avec Emmanuel Szurek, « La Science, la République, l’Empire. La genèse petite-bourgeoise d’un orientaliste colonial », dans Marie Bossaert, Augustin Jomier et Emmanuel Szurek, L’orientalisme en train de se faire : une enquête collective sur les études orientales dans l’Algérie coloniale, Paris, éditions de l’EHESS, 2024, p. 59-88.
« Les étrangers, des travailleurs comme les autres ? », dans Delphine Diaz (dir.), Exilés, réfugiés, étrangers en France (1848-1986), Paris, Atlande, à paraître fin 2024.
« Alimentation et migrations : le cas des ouvriers et ouvrières yougoslaves à Belfort-Montbéliard, années 1960-2020 », Anthropology of food, à paraître fin 2024.
« Les gadgets de Pif : de l’éducation au plaisir de jouer. Retour sur des années de création au Service gadget, 1969-1984 », Strenæ, no 20-21, 2022,
« Les expériences de la ville en France et en ex-Yougoslavie vécues par les ouvriers (post-)yougoslaves dans les années 1960-2000 », Balkanologie, vol. 16, no 1, octobre 2021.
“It was Peugeot that brought us here ! Trajectories of (post-)Yugoslav workers in France, through the prism of Peugeot’s recruitments, from 1965 to the present day”, History in Flux, Vol. 2. n° 2, décembre 2020, p. 53-68.
« Les tapis et l’industrie textile », Patrimoine industriel, n°72, juin 2018, p. 40-41.
« Cole STANGLER, La solidarité et ses limites : la CFDT et les travailleurs immigrés dans "les années 68" », Le Mouvement social, no 282, 2023/1, p. 156-158.
« Images, lettres et sons : Fragments d’histoire(s) populaire(s) », 20 & 21. Revue d’histoire, 2022/2, no 154, avril-juin 2022.
« Sara Bernard, Deutsch Marks in the head, shovel in the hands and Yugoslavia in the heart : the Gastarbeiter return to Yugoslavia (1965-1991) », Balkanologie, [en ligne], Vol. 16 n° 2, 2021, URL : https://journals-openedition-org.proxy.rubens.ens.fr/balkanologie/3445
« Elisabetta Pernigotti, Désindustrialisation et précarisation au féminin en France et en Italie », Travail, Genre et Sociétés, 2021/1, n° 45, avril 2021, p. 186-189.
« Les manufactures Sallandrouze », site internet de la Cité internationale de la tapisserie
Publié le 18 octobre 2024, mis a jour le mardi 22 octobre 2024