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Olivier Verhaegen

Doctorant

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (ED 113)
Université de Fribourg

Portrait du membre

IHMC-CRHM
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
17 rue de la Sorbonne, 75005 Paris

Thèse

Sujet de thèse : Les circulations savantes du magnétisme animal en Suisse (1780-1840)

Directeurs de thèse : Jean-Luc Chappey (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et Claire Gantet (université de Fribourg)

Première inscription : octobre 2023

Résumé de la thèse

Cette présentation a été publiée dans la lettre d’information de l’IHMC d’octobre 2024

Quand le naturaliste allemand Lorenz Oken (1779-1851) rend visite à Franz Anton Mesmer dans le canton suisse de Thurgovie en 1809, la plupart des savants et des médecins allemands ignorent sa retraite helvétique et considèrent le personnage comme un charlatan. Malgré le tenace discrédit public dont il fait l’objet, le magnétisme animal continue d’être pratiqué dans les années 1790 et suscite des relectures, autour de 1800, qui l’alignent aux idéaux de la Naturphilosophie élaborée et véhiculée autour de Berlin et Iéna.

Formés pour beaucoup dans les universités allemandes, les médecins suisses connaissent ces débats, qui persistent avec des enjeux intellectuels et politiques nouveaux dans le contexte de la Restauration en Suisse après 1814. Dans le canton d’Argovie, le débat sur le mesmérisme fait ainsi l’objet de publications ambitieuses parmi les libéraux suisses et leurs homologues allemands qui y trouvent refuge. À partir de 1830, la phase libérale de la
« Régénération » favorise un cadre scientifique nouveau avec la création d’universités à Zurich (1833) et à Berne (1834). Certains tenants du mesmérisme y obtiennent des postes importants alors même que la Naturphilosophie amorce un déclin et que la « médecine romantique » est de plus en plus critiquée.

En dehors des travaux du zurichois Bernhard Milt dans les années 1940, les connaissances sur la diffusion du mesmérisme en Suisse restent imprécises pour les premières décennies du xixe siècle. En s’appuyant sur les ouvrages savants (thèses, livres), les périodiques et les correspondances entre les médecins et savants suisses connectés aux cercles savants d’Allemagne et d’Autriche, il s’agit d’évaluer la teneur des débats du mesmérisme dans la production savante suisse et d’identifier les réseaux d’acteurs qui, s’émancipant des maîtres allemands de la Naturphilosophie, élaborent des cultures scientifiques singulières à l’échelle des cantons concernés et de l’espace germanophone helvétique.

À ce stade de mon travail, quelques pistes émergent. La première porte sur la biographie du médecin suisse Ignaz Paul Vital Troxler (1780-1866), bien intégré aux réseaux savants allemands et autrichiens. Personnalité politique libérale de premier plan et pamphlétaire redouté, Troxler intègre une réflexion inédite sur le mesmérisme associé aux champs intellectuels qu’il investit : en médecine, dans les sciences physiques, et surtout en philosophie, où le magnétisme vient soutenir des constructions métaphysiques originales. Une deuxième piste tourne autour de l’influence de la Naturphilosophie de Lorenz Oken, installé à Zurich depuis 1833 : la vulgarisation de ses thèses façonne une appropriation scientifique et littéraire du débat sur le mesmérisme dans plusieurs cantons germanophones du nord et de l’est (Saint-Gall, Appenzell). Une dernière piste suit la reprise inattendue de la controverse sur le magnétisme animal entre différents acteurs du monde académique suisse germanophone, alors que les enjeux scientifiques et philosophiques se transforment dans ces universités vers 1840.

Thèmes de recherche

  • Histoire de la presse et du livre
  • Histoire de la médecine (xviiie-xixe siècles)
  • Histoire politique de la Suisse (xviiie-xixe siècles)
  • Histoire politique des sciences

Présentation de la thèse

il s’agit de comprendre comment la controverse sur le magnétisme animal se diffuse et se reconfigure en Suisse sous l’influence des débats français et allemands. Loin d’être ignoré, le magnétisme animal continue de se diffuser par les circuits savants traditionnels (presse, édition, sociétés savantes). En Suisse alémanique, on constate cependant qu’il s’intègre aux réflexions et aux pratiques savantes sur d’autres bases, notamment philosophiques (avec l’intégration ou le rejet de la Naturphilosophie allemande) et politiques (en lien avec les aspirations politiques du libéralisme suisse).

Activités au sein de l’IHMC

 

Publié le 15 novembre 2023, mis a jour le vendredi 25 octobre 2024

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