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Auteurs : Jean-Luc Chappey, Sébastien Côté, Maxime Gohier, Sylviane Leoni, Jean-François Lozier et Pierre Serna (dir.)
Revue : Dix-huitième siècle, no 52, 2020
Éditeur : Société française d’études du dix-huitième siècle
Date de parution : octobre 2020
Voir la présentation du numéro sur le site Cairn
Catégories transhistoriques, barbarie et sauvagerie s’inscrivent dans l’histoire des nombreux visages d’une altérité lointaine ou toute proche, mais aussi dans une histoire propre au 18e siècle au sein de laquelle les découpes traditionnelles entre « nous » et « les autres » s’émoussent. Dans des territoires où des Européens qu’on dit « ensauvagés » côtoient les populations autochtones, et en un siècle où barbarie et sauvagerie servent de caution légitimante des aspirations de l’aristocratie anti-absolutiste, elles peuvent aussi être porteuses d’une énergie régénératrice des arts et des lettres. Le tournant révolutionnaire rebat les cartes, y compris celles de la barbarie et de la sauvagerie, termes entre lesquels pourtant jusque là on faisait des différences. Et l’opinion devenant la reine du monde, qui saura s’emparer des deux catégories, d’abord ambiguës, ensuite stigmatisantes ? En enchevêtrant finalement barbarie et sauvagerie, le siècle se termine dans une confusion lourde de conséquences pour le 19e siècle.
« Sauvagerie : des animaux et des hommes » avec Baptiste Morizot
Se mettre sur les traces du Lexicon Medicum Universale du chevalier de
Jaucourt ; ou à la recherche de la chronologie perdue de l’Encyclopédie
interdite ; penser les plantes comme les humains à la lumière de la sexualité
végétale ; ou décrire l’ambivalente géographie gourmande de Grimod de La
Reynière, inventeur du terroir… Mais aussi comprendre l’altercolonialisme
de l’Histoire des deux Indes ; le commerce de la gravure grâce à Laurent Cars ;
et la critique utilitariste de l’abbé de Saint-Pierre ; repérer les métaphores
économiques qui hantent l’imaginaire de la langue au 18e siècle. Entendre la
mise en cause des discours jusnaturalistes chez Diderot encyclopédiste ; les
éloges des chimistes ; mais aussi l’imaginaire sonore des Lumières à travers
l’orgue, le clavecin et le piano-forte de Claude Balbastre ; et finalement
entendre les Castillans s’emparer des genres humanistes et baroques pour
constituer une littérature et un goût castillans.
Publié le 1er octobre 2020, mis a jour le vendredi 21 octobre 2022
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