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Le défi de Caliban – Pour une étude des définitions de l’espace artistique et littéraire du « sud »

Illustration des journées

Journées d’études et de discussion organisées par Béatrice Joyeux-Prunel et Roland Béhar

École normale supérieure
Jeudi 18 janvier 2018 : Salle Assia Djébar, 24 rue Lhomond, Paris 5e
Vendredi 19 janvier 2018 : Salle Aimé Césaire, 45 rue d’Ulm, Paris 5e

Département d’Histoire et Théorie des Arts, Département Littératures et Langages

Avec le soutien de l’Institut des Amériques et du Projet ARTL@S, Labex TransferS. 

Comment définir, aujourd’hui, un discours artistique ou littéraire propre au Sud, que celui-ci soit américain, africain, océanien ou asiatique ?

Dans le cas des lettres, la difficulté est accrue du fait que la littérature s’exprime bien souvent dans l’une des langues précisément refusées par le processus de la décolonisation. Le débat s’est cristallisé autour d’une figure de fiction, Caliban, ce personnage shakespearien s’opposant dans La Tempête à Ariel et à Prospero, mais dont les déclinaisons ne sont pas toujours compatibles. Du côté des arts, moderne et contemporain surtout, aucune enquête transversale n’a encore été faite sur les motifs et les manières plastiques ou les pratiques performatives qui permettent de signifier le Sud dans la pratique artistique, alors que cette enquête iconologique est faite pour l’africanité et semble évidente à propos de la figure de « l’anthropophage » par exemple. Pour les arts comme pour les lettres, critiques et historiens commencent à percevoir les contradictions d’une démarche qui intégrerait les « Suds » à un canon défini dans le Nord, tout comme la nécessité d’une étude spécifique des diasporas dans l’étude des « Suds », et l’importance des cultures marginales internes aux pays de l’Atlantique-nord, souvent qualifiées elles-mêmes de « sud dans le nord ». Le problème est également celui du découpage géographique, qui est en ultime instance la question de l’échelle à laquelle la définition d’un espace de discours sera homogène. Tout en abordant les enjeux et les limites d’un discours artistique et littéraire sur « le Sud », ces rencontres doivent permettre d’aborder la question au prisme de la création elle-même.

Parler de la diversité des enjeux et des traditions de ce Sud qui peine à se définir autrement que comme le Sud d’un Nord colonialiste signifie aussi s’intéresser à la diversité des dispositifs discursifs existants. L’hétérogénéité des discours et, partant, des découpages géographiques et des échelles auxquelles il devient possible d’avoir une vue qui ne soit pas uniquement locale, devient l’objet de multiples considérations récentes. Les outils de ces considérations varient considérablement selon les aires géographiques. Aux notions et aux découpages plus proprement littéraires et artistiques employés par les uns, qui émanent d’une conception « nord-atlantique » et plus sophisticated des lettres et des beaux-arts, s’opposent des démarches dérivant davantage des sciences humaines, de la sociologie, de l’ethnologie ou de l’anthropologie. Quel dialogue peut-on penser, entre ces disciplines et ces approches ? Ce sont souvent les mêmes références, postcoloniales et décoloniales, qui sont convoquées. C’est la raison principale pour laquelle nous voulons faire discuter, pour ces journées, des spécialistes de littérature et des historiens de l’art.

Les deux journées ont pour objectif de créer un groupe international de réflexion autour du problème du « Sud », groupe pour l’heure restreint et constitué sur invitations, mais susceptible d’être amplifié et diversifié si les discussions portent tous les fruits qu’on en espère. La réflexion se fera par un système de partage de textes dans lequel chaque intervenant présentera une notion ou un texte qui lui semble important dans ses propres recherches sur la question, temps suivi d’une discussion animée par un discutant, la discussion étant aussi importante que l’exposé initial.

Programme complet et liste des textes accessibles sur le site d’Artl@s.

Jeudi 18 janvier 2018

Salle Assia Djébar, 24 rue Lhomond, Paris 5e
Rez-de chaussée, à gauche de l’escalier principal
Ground floor, on the left of the main stairs

9 h 00 – 10 h 00 : Accueil

10 h 00 – 10 h 30 : Introduction
Roland Béhar et Béatrice Joyeux-Prunel, École normale supérieure

10 h 30 – 11 h 15 : Géopolitique d’un temps partagé : modernités artistiques en Afrique, à la veille des Indépendances
Maureen Murphy, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Discutante : Paula Barreiro Lopez, université de Barcelone

11 h 15 – 12 h 00 : « Une rencontre manquée : confrontation, défiance et stéréotypes entre Suds dans Milano fin qui tutto bene de Gabriella Kuruvilla »
Nicola Brarda, Université Paris IV - Sorbonne.
Discutant : Blaise Wilfert-Portal, École normale supérieure

12 h 30 – 14 h 30 : déjeuner

14 h 30 – 15 h 15 : Le Sud vu par Jean Genet
Joanne Brueton, École normale supérieure, Paris
Discutante : Diana Roig Sanz, Ramón y Cajal Research Fellow, UOC (Universitat Oberta de Catalunya)

15 h 15 – 16 h 00 : Ritualisation du langage et métaphores naturelles : paradigmes ou écueils pour construire un discours propre au sud ?
Cécile Chapon, Universités Paris IV - Sorbonne et Aix-Marseille
Discutante : Isabelle de Vendeuvre, École normale supérieure

16 h 00 – 16 h 15 : pause

16 h 15 – 17 h 00 : Shaping International Literary Exchanges : the ‘South’ in a Global Translation Market
Diana Roig Sanz, Ramón y Cajal Research Fellow, UOC (Universitat Oberta de Catalunya)
Discutant : Roland Béhar, École normale supérieure

Vendredi 19 janvier 2018

Salle Aimé Césaire, 45 rue d’Ulm, Paris 5e
Escalier A, ECLA, 2e étage
Stair A, ECLA, 3d Floor

09 h 00 – 9 h 45 : petit déjeuner

09 h 45 – 10 h 30 : « Précolombien » : naissance d’un terme à visée politico-culturelle
Elodie Vaudry, Université Nationale Autonome du Mexique, Mexico
Discutante : Béatrice Joyeux-Prunel, École normale supérieure

10 h 30 – 11 h 15 : Antonio Candido : le sous-développement et le Sud
Felix Terrones, Ecole normale supérieure
Discutante : Isabelle de Vendeuvre, École normale supérieure

11 h 15 – 12 h 00 : Looking South : Mobility and morality in art histories of the contemporary Caribbean
Leon Wainwright, Open University, UK
Discutante : Paula Barreiro Lopez, université de Barcelone

12 h 00 – 14 h 00 : déjeuner

14 h 00 – 14 h 45 : Où commence le Sud ? Where does the south begin ?
Sinan John-Richards, Oxford University / École normale supérieure

14 h 45 – 16 h 00 : Filmer Les Suds

Christine Douxami, Université de Franche-Comté.
Discussion animée par Claire Allouche, École normale supérieure, Paris.

16 h 00 – 17 h 00 : table-ronde conclusive
Table ronde animée par Blaise Wilfert-Portal, École normale supérieure
Avec Mina Kleiche-Dray, IFRIS-CNRS, sociologue et historienne des sciences et des institutions scientifiques ; et Capucine Boidin, anthropologue, IHEAL- Sorbonne Nouvelle Paris 3 : Apports des approches décoloniales à la réflexion anthropologique.

Avec le soutien de l’Institut des Amériques, le Département d’Histoire et Théorie des Arts et le département Littératures et Langages de l’ENS, et le projet ARTL@S (Labex TransferS)

Publié le 12 janvier 2018, mis a jour le jeudi 3 août 2023

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