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Fragments d’une histoire globale de l’art

Couverture de l'ouvrage

Auteur : Léa Saint-Raymond
Éditeur : Éditions Rue d’Ulm (Paris)
Collection : Actes de la recherche à l’ENS
Date de parution : septembre 2021
Nombre de pages : 200
Accéder à la présentation de l’ouvrage par l’éditeur

À l’heure où l’histoire s’écrit au niveau « mondial », « global » ou encore « transnational », il est indispensable de faire de même en histoire de l’art, en construisant un récit qui ne soit pas centré sur le monde occidental mais qui, au contraire, considère toutes les œuvres à parts égales, dans le temps et dans l’espace. Or, une telle exigence requiert une connaissance à la fois encyclopédique et fine des productions artistiques. Face à l’impossibilité de maîtriser toutes les langues et toutes les cultures, l’ambition d’une « histoire globale de l’art » peut apparaître comme une entreprise démesurée, donc vaine. Au grand récit simplificateur, cet ouvrage préfère la modestie du fragment. Il s’appuie ainsi sur l’analyse intime de cinquante œuvres diversifiées, choisies pour leur caractère « hybride » et il esquisse, par petites touches, une histoire décentrée des productions artistiques du xvie siècle à nos jours, des beaux-arts au cinéma, en passant par les arts décoratifs et l’architecture.

L’autrice

Ancienne élève de l’École normale supérieure, agrégée de sciences économiques et sociales, Léa Saint-Raymond est docteure en histoire de l’art et chercheuse associée à l’Institut d’histoire moderne et contemporaine. Sa thèse, publiée sous le titre À la conquête du marché de l’art. Le Pari(s) des enchères (1830-1939), a reçu le prix du musée d’Orsay en 2019. Après avoir été Guest Scholar au Getty Research Institute et ATER au Collège de France, elle coordonne actuellement l’Observatoire des humanités numériques de l’ENS-PSL et le centre d’excellence Jean Monnet IMAGO. Elle est également responsable du parcours « marché de l’art » à l’École du Louvre et chargée de cours, en histoire de l’art, au CPES de PSL.

Sommaire

Introduction

  • De l’histoire comparée aux histoires connectées
  • Les écueils de l’influence et de la prédation
  • Pour des histoires enchevêtrées d’artefacts

1 – Métissages artistiques à l’heure de la première mondialisation (xve-xviie siècle)

  • Un olifant afro-portugais hybride
  • Entre technique aztèque et iconographie chrétienne
  • L’amalgame moghol sur le thème de Tobie et de l’Ange
  • Représenter les péripéties de l’«  autre  » occidental
  • Kraak : le paradoxe d’une porcelaine d’exportation

2 – Transferts culturels sino-européens au xviiie siècle

  • La fabrique d’un substitut hollandais
  • Chine-Hollande-Japon-Chine-Europe : itinéraire d’une assiette Imari
  • Les chinoiseries, un exotisme incorporé au quotidien
  • Substitution et réinterprétations, la fabrique d’une Chine rêvée
  • La peinture de cour chinoise dans la perspective européenne

3 – Orientalisme(s), contre-orientalisme(s)

  • Un pastiche oriental, à l’Exposition universelle de Londres
  • L’Orient, porte d’accès ethnographique et archéologique à la Bible
  • L’ironie d’un Ottoman à Berlin
  • L’« art palestinien », un No Man’s Land ?
  • Des images en contrepoint

4 – La gravure à l’épreuve du Japon

  • Une langouste japonaise dans une assiette française
  • La révélation de l’estampe ukiyo-e
  • 1889, année zéro de la gravure sur bois « française »
  • Aquarelle bretonne ou estampe japonaise  ?
  • La poésie du Gyotaku

5 – Le Japon face à l’Occident : incorporations et réactions

  • Jouer sur les mots pour exporter la peinture de nu
  • Nihonga
  • Et si le manga regardait vers l’Occident  ?
  • Abstrait ou concret  ? Déplacements de sens… en tous sens
  • La performance

6 – Impressions d’Afrique

  • Du document au monument hybride
  • Vers la modernité… et la perte du sens
  • (Ré)appropriation et nationalisation d’un masque Baga
  • Rire de la mauvaise foi muséale
  • Déjouer la fausse africanité, en gentleman

7 – Entre indigénismes et syncrétismes américains

  • Des Africains-Américains, nouveaux modèles de maîtres anciens
  • Heurter le naturalisme, renouer avec l’animisme
  • Les resémantisations d’un motif félin
  • Entre indigénisme et modernisme brésiliens
  • Au-delà du simple indigénisme  ? Le muralisme mexicain

8 – Un art « originel » est-il chimérique  ?

  • Objets des îles, matière à penser surréaliste
  • Un kangourou-totem, orienté vers le spectateur européen  ?
  • Tout à la fois maître ancien et artiste contemporain
  • Le temps du rêve, sur toile
  • Mythologie contemporaine

9 – Face aux révolutions : résonances, dissonances

  • La révolution culturelle au pied de la lettre
  • Le succès d’une nouvelle (s)cène chinoise
  • À l’école des lettrés chinois et des primitifs flamands
  • Des Terracotta Soldiers aux Terracotta Daughters
  • Les États-Unis dans le viseur politique et artistique

10 – Conjuguer régionalisme et modernité en architecture

  • L’architecture japonaise au secours d’un régionalisme américain
  • Le passé (re)composé
  • Architecture et militantisme bretons
  • Le défi d’une architecture aussi bien internationale que locale
  • L’invention d’un style « néo-andin »

Conclusion – Derrière l’histoire « globale » de l’art, une géopolitique de l’universel

  • Les magiciens de la Terre aux modernités plurielles : peut-on écrire une histoire de l’art réellement décentrée  ?
  • « Aux échecs, les pions blancs sont toujours ceux qui ouvrent la partie »
  • L’universel, miroir tendu par – et vers – l’Occident
  • De l’universel et du global, faisons table rase  ?

Bibliographie

Crédits photographiques

En bref

Publié le 30 septembre 2021, mis a jour le mercredi 20 décembre 2023

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