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Séminaire de recherche 2024-2025 organisé par Pierre Serna (IHMC / IUF)
1er semestre 2024-2025
Les mercredis de 17 h à 19 h
Salle Marc Bloch
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
17, rue de la Sorbonne, Paris 5e
Contact : pierre.serna@wanadoo.fr
La République est-elle en péril, sitôt fondée ?
La République meurt-elle plusieurs fois, en 1799, et plusieurs fois au xixe siècle d’être entourée de dangers plus forts qu’elle ?
La République est-elle en danger aujourd’hui au regard de ce que nous révèlent les études révolutionnaires et les chantiers ouverts sur l’égalité, la sensibilité, la violence, la réaction sous toutes ses formes, sur le civisme, sur l’éducation ?
La République se retrouve-t-elle en danger exclusivement parce que des forces centrifuges se forment à ses extrémités qui sortiraient d’un arc républicain défini par les dominants du jour ?
Au contraire, la République est-elle mise en danger par une force centripète, une sorte d’extrême, jusqu’à il y a peu invisible, en son centre , sorte de trou noir qui absorbe tout ensemble et fait perdre à la République son identité ?
Autant de questions qui pourraient sembler naître de l’aujourd’hui et que les contemporains de la décennie révolutionnaire se posent déjà non de façon dite « moderne », mais parce que, ontologiquement, fonder la République revient à accepter ces dangers et les affronter autant que les étudier.
On devient citoyen en faisant le métier de citoyen. Il est possible d’affirmer que l’on devient républicain en étant républicain.
Dès qu’elle nait la République est en danger, en péril, car elle ne dépend que des républicains qui l’ont voulue et doivent sans cesse en relancer le processus de vie et survie, contrairement à la stabilité et à la forme de tranquillité que peut offrir une monarchie constitutionnelle.
La République est une idée, traduite en constitution, c’est un régime façonné par une éthique, c’est une politique, construite dans l’adversité et les oppositions de principes. Avec la Révolution vint s’agréger le principe et la pratique de la démocratie. Voilà la modernité des révolutions de la fin du xviiie siècle, un impensable encore au milieu ce siècle.
Pratiques quotidiennes, concept théorisé, spectacle vivant, mécanique institutionnelle, la République est multiforme et complexe, semblable et immuable.
Des forces exogènes la menacent et l’attaquent, l’érodent sans cesse. Il faut les définir et les identifier historiquement. Les séminaires des années précédentes ont contribué à mieux ouvrir et réfléchir sur l’immensité du chantier que constitue la contre révolution et seront utiles pour constituer un socle de réflexion.
La République se voit aussi menacée par des forces endogènes qu’il serait contre-productif de mésestimer. Quels sont les poisons constitutifs de la République elle-même et qu’elle secrète, malgré elle, dans sa naissance, telles la violence politique, l’invention de la cité martiale ou l’incapacité à bloquer les forces abusives du pouvoir exécutif face au pouvoir législatif ?
En plus de ces questions, il s’agit, en réouvrant ce chantier sur la République, d’intégrer des pensées historiennes des idées politiques, des pratiques politiques, des histoires comparées, tout en s’interrogeant sur des cas précis.
Quarante-trois ans après le livre fondateur de Claude Nicolet sur l’idée républicaine en France, qui a marqué toute une génération de chercheurs, la nécessité s’impose d’interroger cette idée républicaine pour demander comment les nouveaux chantiers d’histoire révolutionnaire reposent à nouveau frais cette question vitale pour aujourd’hui savoir où en est l’idée républicaine et comment nous l’interrogeons dans notre pratiques de recherches et dans les questions que nous posons à la Révolution et aux révolutions de la fin du xviiie siècle.
17 h – 19 h
Pierre Serna (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IHMC, IUF)
17 h – 19 h
Bernard Zahra (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
17 h – 19 h
Giacomo Carmagnini (université de Florence)
17 h – 19 h
Timothy Tackett (université de Californie-Irvine)
17 h – 19 h
Luca Addante (université de Turin)
17 h – 19 h
Bernard Gainot (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IHMC)
17 h – 19 h
Jérémie Barthas (CNRS, IHMC)
17 h – 19 h
Anne Simonin (CNRS-EHESS, Cespra)
17 h – 19 h
Arianne Fichtl (université de Saint Andrews)
17 h – 19 h
Séverine Antunes (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IHMC)
17 h – 19 h
Olivier Bétourné, Jean-Clément Martin
Dialogue autour de leur œuvre respective sur la mort du roi et la République en danger en janvier 1793