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Vendredi 13 juin 2025
Auditorium
Office de tourisme
14 rue de la République, Grenoble (38)
Accès possible également sur Zoom.
Contact : brigitte.dionnet@gmail.com, jean-loup@kastler.me
Organisateurs : Brigitte Dionnet et Jean-Loup Kastler
Colloque proposé dans le cadre de la Commission Internationale d’Histoire de la Révolution française pour le mois de juin 2025, avec la participation de l’IHMC et de la ville de Grenoble.
Le succès de la journée « Femmes, Matrimoine, Révolution », le 17 juin 2024, projet universitaire en direction du grand public, soutenu par la mairie de Grenoble, nous conduit à proposer l’organisation d’une deuxième édition de l’événement en partenariat avec la municipalité grenobloise ce 13 juin 2025 à l’auditorium de l’Office de Tourisme de Grenoble.
L’action politique des femmes pendant la Révolution française a manifestement investi l’espace public. L’intensité de cet investissement, associée à une participation directe à la vie politique, apparaît comme une des spécificités du processus révolutionnaire en France.
L’agentivité soutenue des femmes durant toute la période a de ce fait contribué à redéfinir la notion même d’espace public. L’espace public considéré comme territoire régulé et administré par une autorité publique surplombantes selon des normes genrées s’est ainsi trouvé enrichi d’une définition seconde d’environnement commun défini par des appropriations collectives multiples. De sorte que la citoyenneté des femmes en révolution semble pouvoir se définir avant tout par un certain rapport à un environnement extérieur, un espace d’action et de vie, structuré par leurs actions.
Or cet environnement ne se limite pas à l’urbanité des places publiques, des salles de réunion ou des ateliers à vocation philanthropique si essentiels à l’écriture de leur histoire. Il inclut aussi la nature avec laquelle les femmes de la Révolution française interagissent en permanence et qui est une des dimensions essentielles de leur culture politique. Après tout, comme l’ensemble des Français, 80 % des femmes vivent à la campagne à la fin du xviiie siècle.
Les travaux sur les révoltes alimentaires ont permis de documenter le rôle de ces « évidentes émeutières » pour reprendre l’expression d’Arlette Farge. Cependant, leur action ne saurait se limiter à la question du prix du pain. Leur implication dans la préservation et la promotion des « communs » tant urbains que ruraux est aujourd’hui au cœur des préoccupation de l’historiographie. Emeutières mais aussi braconnières, contrebandières, herbières ou colporteuses, les femmes ont contribué à forger une certaine idée de l’environnement construite autour du « droit à la subsistance ». Nous proposons de qualifier ce rapport à l’environnement d’écologie morale de la foule dans le sillage des travaux d’Edward P. Thompson, Karl Jacoby et Peter Linebaugh.
Comment les femmes investissent-elles l’espace, comment le vivent-elles ? qu’y font-elles ? comment l’occupent-elles ? Autant de questions qu’il s’agit de se poser dans une histoire renouvelée de « la Révolution vue d’en bas ».
C’est bien la multiplicité des rapports des femmes à l’environnement que nous proposons d’explorer à l’occasion d’une nouvelle journée de conférence prévue pour le mois de juin 2025.
Grenoble, ville pour laquelle la révolution constitue un matrimoine comme le rappelle maintenant une plaque apposée sur la façade de l’ancien Hôtel de ville, entretient aussi une relation particulière avec son environnement montagnard et hydraulique. Les « faubourgs verts » de 1 000 hectares dont 300 de communaux qu’elle possédait entre le Drac et l’Isère à la fin du xviiie siècle en témoignent à leur manière.
Grenoble apparaît donc comme un lieu idéal pour accueillir une conférence de dimension internationale sur le thème des relations entre femmes, environnements et révolutions.
9 h | Introduction de la journée par Eric Piolle
Vendéennes et bocage dans l’Ouest de la France pendant la guerre civile (1793-1796)
Anne Rolland-Boulestreau (Université d’Angers)
Des foyers brûlés aux espaces redéfinis : la gestion des biens en exil par les femmes pendant la guerre civile à Saint-Domingue, une nouvelle voie d’affirmation citoyenne ? (1789-1804)
Amanda Maffei ( IHMC)
Quand la police arrête les femmes en ville (Caen, 1791-1799)
Félix Brêteau (Université de Caen)
Actions des femmes dans le chevauchement des espaces de vie privée et des espaces publics à Nimes , Alais et Pont-Saint-Esprit en 1793 - 1794
Catherine Schmidt (université de Paris 1)
Les foyers de la (contre-)révolution : logeuses séditieuses dans la République de Genève (1780-1798)
Élonore Beck (UNIGE)
Cartographier les réseaux formels et informels de l’influence politique, sociale, et culturelle des femmes à Marseille révolutionnaire
Laura Talamante (université d’Aix Marseille)
Les Grenobloises en révolution : l’écologie morale du peuple et les réserves du Drac
Jean-Loup Kastler-Vassilievitch ( IHMC)
Espace public, espace de liberté pour les parisiennes
Brigitte Dionnet (IHMC)
Espaces et environnements révolu- tionnaires : chercher les femmes dans les sources administratives des Archives nationales
Edith Pirio (Archives nationales)
Femmes en marche : re-sémantiser l’espace public lors des journées des 5 et 6 octobre 1789
Giulia Corrado (IHMC)
Publié le 4 juin 2025, mis a jour le vendredi 6 juin 2025