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James Horton (ED 540, ENS-PSL) a le plaisir de vous inviter à la soutenance de sa thèse intitulée « “CUT ME UP/CUT ME IN” : Histoire, pratique et esthétique du cut-up, 1959-1975 », réalisée sous la direction de Béatrice Joyeux-Prunel.
Elle se déroulera le lundi 2 décembre 2024 à partir de 14 h, salle Marbo, ENS-PSL, 24 rue Lhomond (bâtiment Jaurès), Paris 5e.
Elle sera présentée devant un jury composé de :
Cette thèse se propose d’étudier les trajectoires, les productions et les imaginaires individuels comme collectifs d’un groupe de personnes qui ont collaboré dans les années 1960 sur un ensemble de techniques créatives connues sous le nom de « cut-up ». Mis au point en 1959 à Paris par l’écrivain états-unien William S. Burroughs (1914-1997) et l’artiste anglo-canadien Brion Gysin (1916-1986), le cut-up est bientôt repris par une deuxième génération transnationale d’artistes, d’écrivains et de traducteurs, dont Mary Beach (1919-2006), Claude Pélieu (1934-2002), Jeff Nuttall (1933-2004) et Carl Weissner (1940-2012).
Bien qu’il ait d’abord été présenté comme une technique de production littéraire, notre thèse montre comment le cut-up se déploie à travers tout un ensemble de pratiques aussi diverses que la poésie sonore, la performance, la sculpture cinétique, le photomontage, et le film, et bientôt l’édition expérimentale, la traduction et le mail art. Par une approche puisant dans l’histoire de l’art sociale et transnationale et dans les études visuelles, cette thèse entend apporter un nouvel éclairage sur les dynamiques sociopolitiques et esthétiques de cette pratique foisonnante.
En suivant les trajectoires des praticiens du cut-up, il s’agit de montrer comment leurs interventions agressives sur les médiums artistiques et les médias de masse constituent autant de réponses singulières à divers enjeux de l’époque, et en particulier aux apories de l’(inter)subjectivité soulevées par les contextes politiques et technologiques des années 1950 et 1960 ; aux logiques autant matérielles que symboliques d’un champ de l’avant-garde en pleine institutionnalisation qui génère ses vainqueurs et ses vaincus ; à l’essor, enfin, de nouveaux contextes de production et de réception que sont l’underground et la contre-culture. En cela, cette thèse est aussi une réflexion sur le pari et le parti de la marginalité..
This thesis examines the individual and collective trajectories, productions and imaginaries of a group that collaborated in the 1960s on a series of techniques known as the ‘cut-up’. Developed by the American writer William S. Burroughs (1914-1997) and the Anglo-Canadian artist Brion Gysin (1916-1986) in Paris in 1959, the cut-up was soon taken up by a second transnational generation of artists, writers and translators, including Mary Beach (1919-2006), Claude Pélieu (1934-2002), Jeff Nuttall (1933-2004) and Carl Weissner (1940-2012).
Although initially presented as literary technique, our thesis follows the cut-up’s evolution across practices as diverse as sound poetry, performance, kinetic sculpture, photomontage, film, experimental publishing, translation and mail art. An approach drawing on social and transnational art history and visual studies can shed new light on the socio-political and aesthetic dynamics of this multiple practice.
By following the trajectories of cut-up practitioners, the aim is to show how their aggressive interventions on artistic mediums and on mass media respond to the aporias of (inter)subjectivity raised by the political and technological contexts of the 1950s and 1960s, to the logics of an increasingly institutionalised avant-garde field that produced its winners and its losers, and to the rise of the new contexts of production and reception represented by the ‘underground’ and counterculture. In this way, as a whole this thesis offers a reflection on the gamble of marginality, its stakes, its winners and losers.
Publié le 9 octobre 2024
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